L’Espagne reste encore aujourd’hui le seul pays de l’Union européenne à avoir développé une filière héliothermodynamique à grande échelle. Ce pays concentre la totalité des centrales commerciales, soit à la fin de l’année 2011 une puissance de 1151 MW. Si l’on ajoute la puissance des quatre prototypes mis en service dans l’Union, la puissance cumulée de l’Union européenne s’établit à 1157 MW fin 2011. Sur ce total, 9 centrales commerciales ont été mises en service durant l’année 2011 (+420 MW), la totalité en Espagne. Huit sont de type cylindro-parabolique avec pour chacune une puissance unitaire de 50 MW. On compte également une centrale à tour, qui offre quant à elle une puissance de 20 MW. La production d’électricité de la totalité des centrales espagnoles a été mesurée, selon REE (Red Eléctrica de España), à 2029 GWh en 2011 (692 GWh en 2010), soit une croissance de 193% par rapport à 2010.
Le marché des CESI a continué à décroître en 2011, mais moins qu’en 2010 : une reprise en vue ? La mauvaise passe du marché solaire thermique de l’Union européenne n’est pas encore terminée, mais cela va déjà un peu mieux. Le marché du solaire thermique dédié à la production d’eau chaude et au chauffage n’a baissé que de 1,9 % en 2011. La surface des capteurs solaires thermiques s’est établie dans l’Union européenne en 2011 à 3,7 millions de m² contre un peu moins de 3,8 millions de m² en 2010. Le marché reste cependant très loin de son niveau de 2008 qui avait vu l’installation de 4,6 millions de m². La situation des principaux marchés de l’Union européenne est cependant loin d’être uniforme. Les points positifs sont le retour à la croissance du marché allemand, la confirmation de la montée en puissance du marché polonais et la bonne tenue du marché grec. Les points négatifs concernent la décroissance des marchés espagnol, italien, français, autrichien et tchèque.
Les raisons des difficultés actuelles du marché du solaire thermique sont les mêmes que pour les deux années précédentes. La crise financière de 2008 et la crise économique qui a suivi continuent d’avoir un impact sur le secteur de la construction et de la rénovation, en particulier dans les pays du sud de l’Europe. Ainsi, l’augmentation des normes techniques dans la construction n’a pas encore eu un impact décisif sur les marchés espagnol, italien et même français. Autre raison invoquée, le prix du gaz s’est fortement découplé du prix du pétrole, faisant de cette énergie un concurrent très compétitif vis-à -vis de l’énergie solaire. La diminution du montant des incitations dans la plupart des pays européens, justifiée par des contraintes budgétaires, a rendu la concurrence encore plus difficile avec les systèmes de chauffage classique, avec un bémol cependant pour les chaudières fioul. Enfin, la technologie solaire thermique a dû faire face à un nouvel emballement du marché photovoltaïque, souvent privilégié par les consommateurs car jugé beaucoup plus rémunérateur.
En plus des données sur le marché et le parc de chaque pays de l’Union européenne, les autres sujets présentés dans ce baromètre sont:
Les politiques de soutien à la filière
L’état de l’industrie
Comparaison avec la feuille de route des NREAP (National Renewable Energy Action Plan)
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