Année record pour les installations éoliennes et solaires photovoltaïques en 2014 ;
20 nouveaux pays ont adopté des objectifs sur les énergies renouvelables et porté le total à 164 pays ;
Les énergies renouvelables fournissent plus de 60 % des ajouts nets de capacité électrique mondiale ;
Des décideurs politiques nettement plus intéressés par le chauffage et le refroidissement à base des énergies renouvelables ;
Les investissements des pays en développement à égalité avec ceux des pays développés pour un total de 301 milliards de dollars
Les objectifs sur les énergies renouvelables et les politiques d’appui, qui existent maintenant dans 164 pays, ont hissé la croissance des technologies vertes, notamment solaires et éoliennes, à un seuil record en matière de capacité de génération d’énergie l’année dernière. En effet, quelque 135 GW d’ajouts de production électrique verte ont porté le total des capacités installées à 1 712 GW, soit 8,5 % de plus que l’année précédente. Malgré la croissance annuelle moyenne mondiale de la consommation énergétique d’1,5 % ces dernières années, et la croissance moyenne du Produit intérieur brut de 3 %, les émissions enregistrées en 2014 restent inchangées par rapport à 2013. Pour la première fois depuis quarante ans, l’économie mondiale a progressé au même rythme que les émissions de CO2.
Le « découplage » historique de la croissance économique et des émissions de CO2 est dû, dans une large mesure, au fait que la Chine a davantage utilisé les ressources renouvelables tandis que les pays de l’OCDE s’efforçaient d’encourager une croissance plus durable notamment par la promotion de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables. « Les énergies renouvelables et l’amélioration de l’efficacité énergétique sont essentielles à la limitation du réchauffement mondial à deux degrés Celsius et à la prévention des effets dangereux des changements climatiques », déclare le Président de REN21, Arthouros Zervos, qui a présenté le nouveau rapport lors du récent Forum de l’énergie de Vienne.
Grâce aux politiques d’appui aujourd’hui mises en place dans pas moins de 145 pays (contre 138 pays seulement signalés l’année dernière), la capacité mondiale de production électrique basée sur l’énergie éolienne, l’énergie solaire photovoltaïque et l’hydroélectricité s’est à elle seule accrue de 128 GW par rapport à 2013. Fin 2014, il était estimé que les énergies renouvelables représentaient 27,7 % de la capacité de production électrique mondiale, ce qui leur permettait d’assumer 22,8 % de la demande électrique mondiale. La capacité solaire photovoltaïque a été la plus performante elle a été multipliée par 48 de 2004 (3,7 GW) à 2014 (177 GW) et la capacité éolienne a elle aussi fortement avancé (elle a été presque multipliée par huit sur cette période, passant de 48 GW en 2004 à 370 GW en 2014).
Les nouveaux investissements mondiaux dédiés à l’électricité verte et aux carburants renouvelables (qui excluent l’hydroélectricité d’une capacité supérieure à 50 MW) ont progressé de 17 % par rapport à 2013, à 270,2 milliards de dollars. Inclusion faite de l’hydroélectricité de grande envergure, les nouveaux investissements dans l’électricité verte et les carburants renouvelables ont représenté pas moins de 301 milliards de dollars. Les investissements mondiaux dans les capacités d’énergie renouvelable ont été plus que deux fois supérieurs à ceux effectués dans la capacité électrique nette basée sur les combustibles fossiles, ce qui confirme la tendance amorcée il y a cinq ans de la prééminence des sources renouvelables sur les carburants fossiles dans les investissements nets.
Les investissements dans les pays en développement ont progressé de 36 % par rapport à l’année précédente, à 131,3 milliards de dollars. Ils n’ont jamais été aussi prêts de dépasser le total des investissements effectués dans les économies développées qui ont représenté 138,9 milliards de dollars en 2014, soit 3 % de plus seulement par rapport à 2013. La Chine a assumé 63 % des investissements effectués dans les pays en développement tandis que le Chili, l’Indonésie, le Kenya, le Mexique, l’Afrique du Sud et la Turquie ont chacun investi plus d’1 milliard de dollars dans les énergies renouvelables.
En dollars dépensés, ce sont la Chine, les États-Unis, le Japon, le Royaume-Uni et l’Allemagne qui figurent aux premiers rangs des investisseurs. Pour les investissements estimés par rapport au PIB par habitant, les premières places reviennent au Burundi, au Kenya, au Honduras, à la Jordanie et à l’Uruguay. La croissance du secteur aurait été plus importante encore si les subventions annuelles dédiées aux carburants fossiles et à l’énergie nucléaire, qui sont supérieures à 550 milliards de dollars, avaient été supprimées. Ces subventions maintiennent les prix de l’énergie de ces sources artificiellement bas, ce qui encourage le gaspillage et freine la concurrence entre les énergies renouvelables.
Comme le déclare Christine Lins, Secrétaire exécutive de REN21 : « La création de conditions équitables consoliderait l’élaboration et l’utilisation des technologies axées sur l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. La suppression, dans le monde, des subventions dédiées aux carburants fossiles et à l’énergie nucléaire mettrait en lumière le fait que les énergies renouvelables constituent l’option énergétique la plus économique ». L’emploi dans le secteur des énergies renouvelables progresse également rapidement. Il est estimé qu’en 2014, 7,7 millions de personnes ont directement ou indirectement travaillé dans ce secteur.
Malgré la croissance spectaculaire de la capacité d’énergie renouvelable en 2014, plus d’un milliard de personnes, soit 15 % de la population mondiale, n’ont toujours pas accès à l’électricité. De plus, environ 2,9 milliards de personnes sont privées de tout mode de cuisson propre. L’ensemble des pays africains disposent d’une capacité de production électrique totale d’environ 147 GW, inférieure à celle de l’Allemagne. Il importera d’accorder une plus grande attention au rôle que les technologies d’énergie renouvelable distribuée pourront jouer dans l’amélioration de l’accès à l’électricité en fournissant des services énergétiques essentiels et productifs dans les zones reculées et rurales.
Rendu public le 18 juin, le Rapport d’évolution mondiale de l’énergie renouvelable de REN21, paraît pour la 10ème année consécutive. Il est la référence la plus citée à travers le monde pour le marché, l’industrie et les cadres politiques relatifs aux énergies renouvelables.
Consulter le rapport…