La PME Lagazel et le CEA viennent de signer un partenariat pour développer des solutions low-tech de tri et reconditionnement de batteries lithium et panneaux solaires. L’objectif est de mettre en place au Burkina Faso un atelier de test et reconditionnement de ces composants afin de donner une seconde vie aux produits intégrant des technologies solaires, permettant ainsi de réduire les volumes de déchets tout en créant des emplois verts localement. Les deux partenaires présenteront leurs activités à Lyon du 12 au 15 Octobre à l’occasion du Salon Pollutec.
Malgré une forte croissance du marché de l’électrification hors-réseau en Afrique, il n’existe aucune infrastructure pour gérer la fin de vie des produits solaires. Face aux contraintes de ré-export vers l’Europe pour un recyclage approprié, ces déchets sont soit stockés sur place sans solutions de traitement, soit jetés dans la nature, générant ainsi des risques pour l’environnement et la santé humaine.
Maximiser les durées de vie
L’objectif de Lagazel est de réduire le volume de ces déchets en donnant une seconde vie aux batteries lithium et panneaux photovoltaïques. Cela permettra non seulement de limiter les émissions de CO2 liées au transport et traitement des déchets, mais aussi de favoriser l’accès à l’énergie pour tous à un coût abordable, tout en développant l’économie locale. Pour mener à bien ce projet, Lagazel est accompagnée par le CEA-Liten, dont les chercheurs à l’Ines ont pour mission d’étudier et de développer des composants solaires et thermiques y compris dans le contexte hors-réseau, de les intégrer dans les systèmes et de participer au développement de produits autonomes tout en maximisant leur durée de vie et recyclabilité/reconditionnement.
Une chaine formelle et vertueuse de fin de vie des produits
Une première collaboration en 2020 entre les deux acteurs avait permis de démontrer la faisabilité d’intégration de batteries de seconde vie dans les produits Lagazel. Un soutien financier du Ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance au travers du programme FASEP innovation verte leur permettra désormais de poursuivre les tests pour garantir la performance et la durée de vie des batteries reconditionnées, puis d’équiper l’atelier de Dédougou au Burkina Faso avec du matériel adapté pour le diagnostic et reconditionnement. A moyen terme, les activités de reconditionnement seront répliquées dans les ateliers de fabrication Lagazel, à commencer par le Bénin où un nouvel atelier sera inauguré le 7 octobre prochain. Ces nouveaux services proposés localement en Afrique aux acteurs du solaire, permettront d’améliorer l’offre de valeur des entreprises du secteur solaire hors-réseau par leur intégration dans une chaine formelle et vertueuse de fin de vie de leurs produits. Une fois les standards internationaux mis en place pour la seconde vie, une part des volumes croissants de batteries mis au rebut dans les pays européens pourraient aussi trouver une seconde vie dans des zones rurales non électrifiées, afin de permettre l’accès à l’éclairage des populations à un coût abordable.