Les résultats du sondage d’Europressedienst sur l’opinion des installateurs européens à propos des droits punitifs ne sont pas représentatifs et ne reflètent pas la situation réelle du marché solaire européen.
Europressedienst, agence spécialisée dans l’information et la recherche, a publié un sondage d’opinion en mars selon lequel 65% des installateurs européens sont favorables aux droits punitifs et que 18% d’entre eux y sont opposés. Ce sondage avance également qu’environ 57% des personnes interrogées considèrent que des droits punitifs n’auront pas d’effet sur leurs activités. Cependant, sur un total de 2303 installateurs contactés, seuls 532 ont répondu aux questions. Étant donné que 77% des installateurs contactés n’ont pas exprimé leur point de vue, les résultats du sondage ne sont pas représentatifs et donnent une image qui ne reflète pas la réalité.
L’AFASE a également appris d’Europressedienst que la plupart des installateurs ayant répondu au sondage travaillent avec des systèmes photovoltaïques de petite et moyenne taille et sont donc principalement des installateurs de toitures résidentielles, ce qui ne représente qu’un segment des producteurs solaires européens. En conséquence, les installateurs qui travaillent avec des systèmes photovoltaïques plus importants sont sous-représentés dans ce sondage. Or, ce sont justement ces types d’installateurs qui seraient le plus sévèrement frappés par des droits punitifs étant donné qu’ils achètent principalement leurs modules auprès de fabricants asiatiques.
Les résultats présentés sont en contradiction avec les autres études réalisées sur le sujet, notamment le sondage d’opinion mené par la société d’études EuPD Research auprès des installateurs européens et le rapport réalisé par l’institut économique indépendant Prognos. Ce dernier a révélé qu’un droit de 60 % provoquerait la perte de 242 000 emplois au sein de l’UE en trois ans. Avec un taux de 60 %, l’économie européenne perdrait 27,2 milliards d’euros sur la même période. Les déclarations suivantes illustrent l’état d’inquiétude extrême dans lequel se trouvent les installateurs :
« Le marché solaire en Allemagne subit d’ores et déjà d’énormes pressions en raison des modifications réglementaires. Des droits punitifs conduiraient à une augmentation artificielle des prix et porterait un coup fatal à de nombreux installateurs du secteur » explique Michael Wöstmann, PDG de Woestmann Solar und Heiztechnik GmbH + CO. « D’après mon expérience et en comparant avec des sociétés similaires à la mienne, l’opinion selon laquelle la majorité des installateurs seraient en faveur de droits supplémentaires sur les produits chinois est très difficile à croire. Ces derniers jours, les principales organisations de l’industrie photovoltaïque italienne ont fait part de leur inquiétude car, selon elles, une diminution des produits chinois sur le marché pourrait les affaiblir davantage. L’incertitude provoquée par la possible rétroactivité des droits a immédiatement conduit à une perte d’emplois et à la nécessité de renégocier les contrats », a déclaré M. Giancarlo Tecchio, PDG de l’entreprise d’installation italienne Pr.En.Al. et partisan de l’AFASE.
« Des droits punitifs auraient pour conséquence de faire chuter la demande et cela serait néfaste pour mes activités. La raison est que des droits punitifs augmenteraient le niveau général des prix des modules solaires. Il est donc plutôt irréaliste de penser que nous pourrions compenser les prix plus élevés des modules en augmentant le prix d’autres composants de la centrale solaire, tels que les convertisseurs », a expliqué Daniel Buckentin, directeur des ventes de la société d’installation Möller GmbH. « En tant qu’installateur, nous sommes opposés à l’imposition de droits punitifs, car ces derniers auraient des conséquences négatives sur la rentabilité des systèmes solaires et ferait ainsi baisser le nombre de commandes. Cela est particulièrement vrai dans le contexte de la diminution des tarifs d’achat, où en tant qu’installateurs, nous comptons sur des prix compétitifs » déclare Sven Siemering, responsable du département énergies renouvelables chez Myer Technik.
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