L’entreprise Sillia qui fabrique des panneaux photovoltaïques sur deux sites, l’un à Vénissieux dans le Rhône et l’autre à Lannion (Côtes-d’Armor) a été placée mercredi 1er mars en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Lyon. Une confirmation après l’annonce faite aux représentants du personnel par Sillia VL d’un placement en redressement judiciaire le 23 février dernier. Déjà en janvier dernier, des rumeurs émanant notamment d’une partie du personnel faisaient état de grosses difficultés pour l’entreprise et évoquaient la possibilité d’un dépôt de bilan. Des rumeurs démenties à l’époque par le PDG Bruno Cassin qui, sans nier les problèmes de marché et une situation tendue, espérait tout de même dans une sortie positive de la crise avec le soutien de partenaires industriels. Manifestement, ces partenariats n’ont pu aboutir.
Ce redressement judiciaire représente une très mauvaise nouvelle pour les 130 salariés du site de Vénissieux et les 46 du site de Lannion mais aussi pour l’ensemble de l’industrie française et européenne du photovoltaïque à l’heure où le syndicat SER-SOLER appelle à la constitution d’un consortium européen industriel du photovoltaïque capable de résister au rouleau compresseur asiatique sur un marché planétaire solaire d’avenir particulièrement florissant. Ce redressement intervient également alors que l’Union Européenne est en pleine discussion avec les autorités chinoises pour assouplir dans les mois à venir les prix planchers censés protéger les produits solaires d’origine européenne. En clair, la compétition commerciale risque encore de se durcir lors des prochains trimestres pour Sillia VL (un peu plus de 200 MW de capacité annuelle de production) face aux mastodontes chinois qui dispose de capacités de plusieurs GW.
Les éventuels candidats à la reprise de Sillia VL devront déposer leurs offres sous quatre semaines. Le tribunal a fixé au 12 avril l’audience qui examinera les offres déposées par d’éventuels candidats.