La région Poitou-Charentes et le groupe photovoltaïque français Solairedirect ont créé une Sem (société d”économie mixte) baptisée Ester (électricité solaire des territoires) afin de construire, entre 2012 et 2015, plusieurs centrales solaires au sol d”une puissance totale de 60 mégawatts (MW), annonce Ségolène Royal, présidente (PS) de la région, mercredi 30 novembre 2011. Ester est détenue à 65 % par la région et 35 % par Solairedirect. « Nous avons voulu montrer qu”il était possible d”assurer une production décentralisée d”énergie en s”alliant avec un industriel et une ELD (entreprise locale de distribution) » d”énergie. L”ELD de la Vienne Sorégies a conclu un contrat d”approvisionnement en électricité photovoltaïque de 30 ans avec Solairedirect.
La région s”est fixée un objectif de 270 MW photovoltaïques d”ici 2015, auquel la Sem contribuera pour le quart. « C”est le quart de la puissance d”une centrale nucléaire », insiste Ségolène Royal. Le dispositif est aussi destiné à « sauver la filière photovoltaïque », après « les changements permanents » qu”ont connus les tarifs d”achat de cette énergie renouvelable au cours de l”année.
« MÉCANISME DE PROTECTION »
Sorégies achètera pendant 20 ans l”électricité produite, au tarif d”obligation d”achat en vigueur, soit environ 108 euros par MWh, « tarif inférieur au prix payé par les particuliers en France pour leur électricité » (120 euros par MWh), souligne Thierry Lepercq, président de Solairedirect. Au-delà de cette période, l”ELD achètera l”électricité « à un niveau légèrement inférieur à celui du prix de gros », actuellement de 60 euros par MWh, dont la croissance devrait être de 4,5 % par an. L”électricité sera alors vendue « au gré à gré », hors obligation d”achat, « une première en Europe », assure Ségolène Royal.
La Sem est dotée d”un « mécanisme de protection », poursuit l”élue, avec « un système de tunnel on online casinos de prix ». Le « plancher » de ce tunnel de prix garantit suffisamment de revenus pour « financer d”autres projets », son « plafond » devant permettre d”être inférieur à la hausse des prix de l”électricité, une fois passée la période de 20 ans d”obligation d”achat. « C”est un modèle énergétique qui marche, à petite échelle et dans un mix énergétique », affirme Thierry Lepercq.
REMPLACEMENT DES MODULES APRÈS 20 ANS
La durée d”un tel contrat sur 30 ans constitue aussi une « innovation », continue-t-il. « Nous nous sommes dit qu”il fallait faire durer des installations comme cela. » Le dispositif inclut donc « un mécanisme de remplacement des modules photovoltaïques » pour que les centrales durent « 30, 40, 50 ans ». La durée de vie moyenne d”une cellule photovoltaïque est de 20 ans, son recyclage constituant l”un des grands enjeux du secteur.
Ce projet doit aussi contribuer à diversifier le mix énergétique de l”ELD Sorégies, quatrième distributeur français d”électricité et dixième de gaz. « Nous avons borné le risque en nous dotant d”une possibilité de prolonger le contrat de 30 à 38 ans, période pendant laquelle nous toucherons un pourcentage du chiffre d”affaires nous permettant d”effacer, en deux-trois ans, d”éventuelles pertes les 30 premières années », explique Jean-Pierre Viou, président de Sorégies.
Solairedirect, deuxième producteur d”électricité solaire en France avec un parc d”une puissance totale de 120 MW, prévoit aussi de construire une usine de modules photovoltaïques à Châtellerault (Vienne), sous réserve d”une demande annuelle locale de 120 mégawatts de modules pendant au moins cinq ans.