De plus en plus plébiscité par le monde agricole comme solution d’adaptation aux changements climatiques, l’agrivoltaïsme se structure pour accompagner son développement. Sun’Agri, REM Tec, Kilowattsol, Altergie Développement et Râcines annoncent ainsi la création de France Agrivoltaïsme, la toute première association de promotion et de défense de l’agrivoltaïsme regroupant les filières énergétique, agricole et agroalimentaire, le monde académique ainsi que les secteurs financier et assurantiel. De quoi travailler main dans la main avec le syndicat Enerplan ?
 « L’Agrivoltaïsme, ce n’est pas du solaire. Ce sont avant tout des outils, des solutions pour le monde agricole, pour améliorer la production et rendre l’agriculture plus résiliente encore. Une discipline à part entière qui nécessite la création d’une association dédiée ». Antoine Nogier, patron de Sun’Agri et président de l’association France Agrivoltaïsme, est on ne peut plus clair sur l’objet et la vocation de cette nouvelle structure associative.
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La France, porte étendard de cette technologie de pointe
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C’est un fait. Le monde agricole est de plus en plus durement touché par le réchauffement climatique et confronté aux aléas extrêmes tels que les gels printaniers d’avril dernier ou les canicules des étés 2019 et 2020. Pour soutenir les récoltes et nourrir une population en croissance continue, les agriculteurs n’ont pas d’autre choix que d’adapter leurs pratiques vers des modèles plus résilients. C’est l’objet même de l’agrivoltaïsme qui place au-dessus des cultures agricoles des persiennes photovoltaïques visant à améliorer les conditions agro-climatiques des plantes par le pilotage en ombrage ou en lumière. La France est le porte étendard de cette technologie de pointe. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a contribué depuis 2019 à l’essor de cette solution en désignant dans le cadre d’appels d’offres une centaine de projets agrivoltaïques. En parallèle, l’Ademe a effectué des travaux pour définir l’agrivoltaïsme (le rapport très riche doit sortir début septembre) ; la Plateforme Verte a un groupe de travail sur les bonnes pratiques dans l’agrivoltaïsme ; et enfin l’initiative Cultivons Demain ! a été lancée en novembre 2020.
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France Agrivoltaïsme, la première association de promotion et de défense de l’agrivoltaïsme
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Cet essor rapide de l’agrivoltaïsme nécessite une structuration de la filière. C’est le but de l’association France Agrivoltaïsme, lancée par deux pionniers et leaders mondiaux de l’agrivoltaïsme, REM Tec et Sun’Agri, aux côtés du bureau d’ingénierie en énergie solaire Kilowattsol, du développeur et producteur d’énergie Altergie Développement, et de Râcines, la plateforme de financement dédiée aux projets agrivoltaïques. L’association vise à promouvoir l’agrivoltaïsme, en priorisant les solutions à fort impact agricole, à représenter la filière auprès des différentes parties prenantes (pouvoirs publics, organisations professionnelles…), à étudier et défendre les droits et intérêts de ses membres, et à développer l’information et la formation sur l’agrivoltaïsme. France Agrivoltaïque est constituée de 5 collèges en cours de constitution (filières agricole et agroalimentaire, filières de l’énergie, recherche et éducation, finance et assurance et solutions technologiques agrivoltaïques) et s’appuie d’ores et déjà sur 3 commissions pour structurer et élever les standards de cette industrie naissante : certification/label, réglementation, international. « Comme toute filière naissante, l’agrivoltaïsme doit se structurer pour permettre un développement pérenne et encourager les pratiques privilégiant l’amélioration et la résilience de l’agriculture. Notre premier objectif vise à sensibiliser les pouvoirs publics sur la nécessité de maintenir une ambition forte des mécanismes de soutien à l’agrivoltaïsme, notamment dans le cadre des appels d’offres de la CRE et des aides à l’agriculture, en particulier celles du Plan de relance pour l’adaptation de l’agriculture aux changements climatiques. » déclare Antoine Nogier, président de France Agrivoltaïsme.
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L’agrivoltaïsme n’est pas le solaire
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Egalement administrateur d’Enerplan, Antoine Nogier a lancé cette association en concertation avec Daniel Bour, président du syndicat. Pour le président de France Agrivoltaïsme, le lancement de l’association ne fait en aucun cas doublon avec Enerplan. « Je le répète, l’agrivoltaïsme n’est pas le solaire. Enerplan, ce sont les professionnels du solaire, ils défendent le solaire et ils le font très bien. Nous sollicitons d’ailleurs Enerplan pour entrer dans notre collège énergéticien. Nous avons besoin d’eux. Vous savez, dans l’agrivoltaïsme, nous avons la volonté d’instaurer un dialogue équilibré et apaisé avec les syndicats et les coopératives agricoles mais aussi les chambres d’agriculture dans le sens de l’intérêt général, sans qu’une activité ne prenne le pas sur l’autre » précise Antoine Nogier. Dans tous les cas Enerplan demeurera force de proposition sur ces sujets. Le syndicat a mis en place un groupe de travail agrivoltaïsme depuis quelques semaines, auquel près de 70 adhérents du syndicat, dans une pluralité d’acteurs et d’entreprises, participent en toute collégialité. Il a d’ores et déjà été mis à jour une quinzaine de solutions agrivoltaïques. « C’est un sujet complexe sur lequel nous avons avancé. Une bonne base de travail dans l’attente du rapport très complet, neutre et objectif de l’Ademe ! Actuellement, un recensement des projets agrivoltaïques des adhérents est en cours dans le cadre des échanges d’Enerplan avec la DGEC concernant les futurs AO PPE2 et une première réunion va être organisée dans les prochains jours » assure Richard Loyen, délégué général d’Enerplan. En tous les cas, l’agrivoltaïsme suscite de l’intérêt voire même de la passion autour d’un double objectif majeur pour l’humanité : nourrir les êtres humains et produire de l’électricité verte pour lutter contre le réchauffement climatique !    Â
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un recensement des projets agrivoltaïques des adhérents d’Enerplan est en cours dans le cadre des échanges d’Enerplan avec la DGEC concernant les futurs AO PPE2.Â