Lancée en 2019 par le Groupe de la Banque africaine de développement et ses partenaires, l’initiative « Desert to Power » entend faire de l’Afrique une centrale d’énergie renouvelable ! De fournir quoi fournir 10 gigawatts d’énergie solaire d’ici à 2030 dans 11 pays !
Une initiative africaine visant à accroître la capacité de production solaire et ainsi permettre à 250 millions de personnes d’accéder à l’électricité dans toute la région du Sahel, à des fins de développement socio-économique, continue de recueillir des soutiens financiers venus du monde entier. Lancée en 2019 par le Groupe de la Banque africaine de développement et ses partenaires, l’initiative « Desert to Power entend faire de l’Afrique une centrale d’énergie renouvelable.
« Desert to Power » va développer et fournir 10 gigawatts d’énergie solaire d’ici à 2030 dans 11 pays, où 64 % de la population vit sans électricité — avec des conséquences sur l’éducation, la santé et les affaires. Le Sénégal, le Nigeria, la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Tchad, le Soudan, l’Éthiopie, Djibouti et l’Érythrée vont en bénéficier.
« Desert to Power – Transformer le Sahel pour passer de la fragilité à la résilience et à la prospérité »
Lors d’un événement organisé vendredi à Charm el-Cheikh dans le cadre de la 27e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, l’Alliance mondiale pour l’énergie au service des populations et de la planète, représentée par son directeur exécutif pour l’Afrique Joseph Nganga, a annoncé l’octroi de 35 millions de dollars au Fonds SEFA pour l’énergie durable en Afrique dans le cadre de cette initiative. Le SEFA est un fonds spécial multidonateurs créé pour fournir des financements catalytiques à même de débloquer les investissements du secteur privé dans les énergies renouvelables. La ministre norvégienne du Développement international, Anne Beathe Tvinnereim, a annoncé une contribution de 300 millions de couronnes norvégiennes (29 millions de dollars environ) de son gouvernement pour soutenir le SEFA. Sur le thème « Desert to Power – Transformer le Sahel pour passer de la fragilité à la résilience et à la prospérité », l’événement organisé par la Banque africaine de développement sous le Pavillon Afrique de la COP27 a réuni des ministres, des partenaires au développement et des représentants du secteur privé pour débattre de la manière de faciliter les investissements du secteur privé au Sahel.
Une initiative de 20 milliards de dollars qui vise à produire 10 000 mégawatts d’énergie solaire
L’événement a été l’occasion de présenter en détails le programme « Desert to Power » à des partenaires potentiels et de rallier des investisseurs pour sa mise en œuvre. S’adressant à l’auditoire, dont des ministres de la région du Sahel, le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a souligné l’importance de l’électricité pour assurer la sécurité et la réduction de la pauvreté. « Desert to Power est une initiative de 20 milliards de dollars qui vise à produire 10 000 mégawatts d’énergie solaire. Ce sera la plus grande zone solaire du monde et nous voulons en faire une véritable activité économique […] qui générera une énergie productive qu’utiliseront les pays du Sahel », a déclaré Akinwumi Adesina. Le président de la Banque africaine de développement a précisé que l’initiative comportait plusieurs volets, entre production d’énergie solaire à échelle industrielle, solutions énergétiques décentralisées, transmission et distribution, réforme des services publics et environnement politique et réglementaire efficient pour protéger les investissements. Akinwumi Adesina a déclaré que le programme contribuerait de manière significative à l’action climatique, en créant une grande muraille verte contre la désertification et d’autres impacts des changements climatiques. Il a également fait référence à la Facilité de financement du G5 Sahel, dotée de 1 milliard de dollars américains et que le Conseil d’administration de la Banque a approuvée au début de l’année, qui compte 150 millions de dollars de ressources concessionnelles du Fonds vert pour le climat et constitue un mécanisme clé pour aider à dé-risquer les projets solaires du secteur privé. Le président de la Banque a remercié les chefs d’État et les ministres des différents pays hôtes pour leur soutien à l’initiative.
« Nous devons veiller à ce qu’il y ait un accès aux énergies renouvelables et éviter les anciennes émissions fossiles »
Anne Beathe Tvinnereim, ministre norvégienne du Développement international, a souligné le rôle des énergies renouvelables dans le développement durable : « Nous devons veiller à ce qu’il y ait un accès aux énergies renouvelables et éviter les anciennes émissions fossiles. Pour faire face à la crise dans la région, nous avons besoin que les gouvernements de la région fassent preuve de bonne volonté. Nous avons également besoin d’un accès durable aux énergies renouvelables et le programme « Desert to Power » que développe la Banque africaine de développement répond à ces questions cruciales. » Le président du Niger, Mohamed Bazoum, est intervenu par liaison vidéo, réitérant le soutien de son gouvernement au programme. Les ministres de l’Énergie de la Mauritanie et du Niger, ainsi que des représentants de haut niveau des principaux partenaires de « Desert to Power » — dont Power Africa, l’Agence suédoise de développement international, la Commission européenne, l’Agence internationale pour les énergies renouvelables, le Fonds vert pour le climat, ACWA Power et l’Agence marocaine pour les énergies renouvelables (MASEN) — ont réaffirmé eux aussi leur soutien. Joseph Nganga, de l’Alliance mondiale pour l’énergie, a déclaré que celle-ci soutiendrait également le dé-risquage des investissements réalisés dans l’infrastructure « Desert to Power », ainsi que les solutions innovantes qui permettraient la réussite du programme.