Mardi 1er mai, JT de 20h00 de France 2, David Pujadas lance un sujet sur le solaire à Paris. Le reportage s’appuie sur l’étude lancée par l’Atelier Parisien d’Urbanisme, l’APUR. Selon cette étude, ajoute le commentaire, « un quart des toits de la capitale serait suffisamment ensoleillé pour recevoir des panneaux solaires ». Et de montrer images à l’appui que certains immeubles parisiens sont d’ores et déjà équipés en panneaux thermiques ou photovoltaïques. Le commentaire met notamment l’accent sur les durées d’amortissement de plusieurs dizaines d’années des systèmes. Il est tempéré par la vision d’un promoteur, Jean-Marie André, de la direction Immobilière des « 3F » qui a solarisé un immeuble sur les quais du canal Saint-Martin : « On peut penser également que nous sommes dans une période où l’énergie fossile ne pourra qu’augmenter et il y aura à ce moment un rattrapage et donc un amortissement naturel en quelque sorte ». Le reportage se termine sur les toits de Saint-Charles International à Perpignan qui permettent de combler 10% de la consommation de la ville.
Retour plateau. Sébastien Vibert, journaliste, confirme que « techniquement, on sait le faire, on est prêt pour équiper tous les toits de France de panneaux photovoltaïques ». « Juste une question d’argent » ajoute-t-il avant de se lancer dans une explication de texte sur l’amortissement par rapport à l’investissement et sur le tarif d’achat. Pas un mot sur ce qui est pourtant essentiel aujourd’hui, la baisse des prix des modules qui est en train de changer l’ensemble du paradigme énergétique. Et David Pujadas d’interroger pour conclure « sur l’utopie du solaire comme une énergie de masse ? ». « Difficile de répondre » s’empresse Sébastien Vibert qui va prendre l’exemple de Paris pour étayer son raisonnement. « Aujourd’hui à Paris, le solaire couvre 0,02% Si on couvre tous les toits de Paris, on ne couvrira que 2% des besoins.
Moralité : le photovoltaïque n’est pas prêt de remplacer les énergies fossiles. Il ne sera rentable que si l’on baisse nos consommations. Mais c’est une énergie très prometteuse car techniquement elle n’est qu’au début de son exploitation » conclut-il. Prendre l’exemple de Paris intra muros, une ville à forte densité urbaine où la consommation d’énergie est importante, pour évoquer l’avenir de l’énergie solaire semble très réducteur. A ce titre, l’exemple des toitures de Saint-Charles International de Perpignan vient justement rappeler que sur ce seul projet, certes d’envergure et unique au monde, 10% de la consommation de la capitale du Roussillon sont satisfaits. Au niveau du Languedoc-Roussillon, les 2000 MW programmés d’ici 2020, généreront 20% de la consommation d’électricité de la Région. Comme quoi, Paris n’est pas la France !