Suite à la conférence environnementale, on s’attendait à un traitement de choc en faveur de la filière photovoltaïque malade. Des mesures d’urgence étaient annoncées. D’autant que dans son discours d’ouverture, le président François Hollande avait évoqué les plus de dix mille emplois perdus dans ce secteur d’activité. Las, dans le discours de clôture de la conférence, le premier ministre Jean-Marc Ayrault a plutôt servi un placebo aux acteurs de la filière. « Nous n’avons rien vu quant aux mesures d’urgence. Le gouvernement n’a pas encore pris la mesure de la crise. Nous demeurons très inquiets» confie Marc Jedliczka, vice-président du CLER, Directeur d’Hespul.
Jean-Marc Ayrault a certes confirmé le lancement avant la fin 2012, « d’un appel d’offres pour favoriser de grandes installations visant à promouvoir des technologies innovantes et le développement économique local. Il faudra privilégier les grands espaces de toit pour éviter la consommation d’espaces agricoles » a-t-il dit. « Nous sommes des sceptiques des appels d’offres. Nous croyons plus au tarif d’achat » lance Raphaël Claustre, directeur du CLER.
Justement, sur le tarif, là non plus rien de très précis. « Au début de l’année 2013, les volumes cibles de projets déclenchant l’ajustement tarifaire seront stabilisés, en fonction du retour d’expérience sur les projets réalisés depuis 2011 » a-t-il expliqué. « Il faudra donc attendre début 2013 pour espérer un meilleur cadre réglementaire » s’exaspère Raphaël Claustre qui s’admet néanmoins rassuré par les propos du premier ministre et ce vis-à -vis des conclusions du rapport remis par le CGIET et le CGEDD (les « Mines » et « les Ponts ») à la Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie et au ministre du Redressement. Ce rapport proposait tout bonnement de remplacer les tarifs d’achat par des appels d’offres. « Cela fait froid dans le dos. Heureusement, Jean-Marc Ayrault a désavoué ce rapport en confirmant le maintien du tarif qui semble acquis» estime, soulagé, Raphaël Claustre.
Les représentants des associations restent donc sur leur faim. «Il n’a rien été dit sur la notion d’intégration qui rend le photovoltaïque plus cher pour rien du tout. Rien non plus sur le changement de règles des listes d’attente que l’on aimerait voir indexées sur les projets réellement connectés. C’est la déception qui domine » assène Raphaël Claustre. Le CLER et Hespul espèrent tout de même une révision à la hausse des volumes de MW à installer avec un tarif qui se situera à des niveaux très bas en 2013, et donc sans risque de bulle spéculative.
La désillusion l’emporte donc encore une fois après cette conférence environnementale pour ces ardents défenseurs du solaire photovoltaïque. Et ce même si Jean-Marc Ayrault l’assure « La filière solaire a un avenir en France et en Europe, à condition que nous misions sur la qualité. Nos entreprises doivent se sentir pleinement soutenues ». Pas sûr que ces propositions soient de nature à redonner de l’allant et de la confiance aux PME de la filière qui se sentent à nouveau un peu abandonnées !