Les professionnels français qui ont développé des systèmes d’intégration sont inquiets. La récente définition de « plan de la toiture » donnée par un nouveau guide du CEIAB n’est pas de nature à les rassurer. Il y est notamment stipulé que : « Pour être considéré dans le plan de la toiture, le plan tangent supérieur du système PV (face extérieure), doit être compris dans cette zone, sur la longueur totale du rampant, sans jamais dépasser la frontière supérieure haute ». Hors sur de nombreux systèmes d’intégration proposés par les industriels, les modules dépassent quasi systématiquement la frontière supérieure de plusieurs dizaines de millimètres. Le SER avait d’ailleurs évoqué un dépassement de quarante à cinquante millimètres qui a pour effet vertueux de mieux ventiler les panneaux et qui n’a aucun impact négatif en termes d’esthétique.
Pourtant, les experts du CEIAB, bien conscients du problème soulevé, ont planché sur cet épineux sujet le mercredi 18 août dernier lors du dernier comité. Ils sembleraient qu’ils aient lâché un peu de lest sur l’interprétation de la définition. Une légère tolérance de dix à vingt millimètres aurait ainsi été évoquée. « Nous voulons demeurer dans l’esprit de la définition et éviter des débords de dix centimètres » confie un intervenant. Une concession trop faible qui ne saurait satisfaire les industriels concernés. « Cette idée de tolérer à peine quelques millimètres de plus ne me semble pas cohérente. Cela voudrait dire que le produit serait éligible sur certains toits et pas sur d’autres. Avec les tuiles fortement galbées du Sud de la France, cela passerait. Avec des ardoises, cela ne passerait pas. Le résidentiel du Nord pourrait subir la double peine d’une non-éligibilité au tarif d’intégration et d’un ensoleillement plus faible. Difficile à admettre » se fend Jean-Louis Bal, directeur des Energies renouvelables à l’ADEME. Absurde ! La notion de « plan de toiture » n’a pas fini de faire parler.