Hikari Lyon : un ®lot à énergie positive qui joue la carte de la mutualisation des usages

Au cÅ“ur de la métropole de Lyon, dans le quartier de Confluence, le projet Hikari donne désormais sa pleine mesure. Né d’un partenariat public-privé exemplaire, associant la Métropole de Lyon, le Nedo, Bouygues Immobilier/SLC Pitance, Toshiba et de nombreux autres partenaires japonais et français comme le bureau d’étude Tecsol et la société TCE Solar, Hikari n’est autre que le premier îlot mixte à énergie positive en France. Son envergure et son niveau d’innovation énergétique en font également l’un des plus importants démonstrateurs d’Europe où l’énergie solaire photovoltaïque a son mot à dire. Plutôt joliment d’ailleurs !

« Au 20ème siècle, on croyait en l’idée que les bâtiments devaient être avant tout fonctionnels. Mais au 21ème siècle, au contraire, c’est le fonctionnalisme qui suit la nature. L’architecture n’est pas le fruit de notre décision, mais bien dictée par la nature » résume avec philosophie Kengo Kuma, architecte d’Hikari qui veut dire lumière en japonais. Sur les trois immeubles que compose l’îlot Hikari, l’un retient plus particulièrement l’attention, Minami entièrement dédié au logement. Sa double peau de verre constellée de cellules photovoltaïques éparses lui confère une allure empreinte de modernité et de grâce. Ouverts sur l’eau, les 32 appartements de Minami sont uniques : tous traversants, ils profitent d’une ouverture optimale sur l’extérieur, les chambres au Nord ouvrant sur le jardin calme, les salons et leurs terrasses au sud bénéficient d’une vue imprenable sur la Place Nautique. Hikari, une adresse résidentielle exceptionnelle, entre l’eau et le ciel !

Différents cycles d’utilisation de l’énergie

Cet îlot Hikari est donc composé de trois bâtiments à usage mixte portant chacun le nom de points cardinaux : des bureaux (loués au cabinet international d’expertise comptable Deloitte), 32 logements et un troisième édifice dédié à des usages tertiaires, mais surmonté de quatre villas en duplex. Au total, 12 800 mètres carrés, dont 7 500 m² de bureaux, 4 000 m² de logements, 1000 m² de commerces et un parking de 88 places. La façade sud de Minami est donc dotée de panneaux photovoltaïques bi-verre, offrant une luminosité contrôlée et une source notable d’exploitation optimale des apports solaires en fonction des saisons. Pour les immeubles Higashi entièrement dédié aux entreprises et Nishi, immeuble mixte, de bureaux, de commerces et de logements, la totalité de la surface des toitures terrasse est couverte de panneaux photovoltaïques de teinte uniforme. Surélevés et alignés à une hauteur de l,5 m en retrait par rapport à l’acrotère, ils sont invisibles depuis la rue. On s’y retrouve en mêlant bureaux et logements car on n’a pas les mêmes cycles d’utilisation de l’énergie confie Benoît Bardet, directeur adjoint de la société publique chargée d’aménager le nouveau quartier de la Confluence. En effet, les bureaux et les commerces sont désertés en soirée et la nuit quand l’occupation des logements est maximale.

Production d’énergie réalisée sur site

Mais Hikari n’est qu’une pièce du puzzle, à la croisée des révolutions énergétiques et numérique. En effet, ce smart-grid Lyon Smart Community intègre à la fois les problématiques de l’efficience énergétique, de la multimodalité, du rôle de l’usager et des outils de pilotage liés. Outre la réalisation d’Hikari, il comprend la mise en service d’une flotte de véhicules électriques en autopartage, l’installation de systèmes de suivi énergétique dans les logements et la mise en place d’un système d’analyse de données liées à la consommation et la production d’énergie de l’ensemble. Pour alimenter le site et ses adjuvants, une centrale de cogénération à l’huile végétale et la centrale photovoltaïque multisites affichent une production annuelle totale de 476 MWh électrique (soit 1523 MWh d’énergie primaire avec les coefficients imposés par l’aménageur), soit l’équivalent de la consommation d’environ 160 foyers. Elle permet de couvrir 80% des besoins électriques et plus de 90% des besoins en chauffage. Une machine à absorption assure la production d’eau glacée, à partir de la chaleur de la cogénération et du froid de la nappe phréatique. Elle couvre 80% des besoins en froid des bureaux et commerces. La géothermie puise de la fraîcheur dans les eaux de la Saône et participe au refroidissement via la machine à absorption. Les panneaux photovoltaïques couvrent le solde des besoins électriques de l’îlot.

Gestion énergétique analysée et mutualisée

Les performances des bâtiments, associées à une gestion centralisée des paramètres de l’immeuble, dans les bureaux (BEMS : Building Energy Management System) et les logements (HEMS : Home Energy Management System) permettent de réguler au strict nécessaire la production de chaud ou de froid, de manière synergique avec l’utilisation optimisée des surproductions ponctuelles d’énergie (cogénération, stockage d’énergie, récupération d’énergie). Le système permet ainsi de mesurer les consommations en continu par plateau ou demi plateau : consommation en chauffage et rafraîchissement, éclairage, ventilation, systèmes informatiques et autres équipements sur le secteur, d’analyser en continu les consommations des communs : ascenseurs, éclairage, auxiliaires utiles au fonctionnement des installations et de relever les pannes ou écarts éventuels avec les prévisions de productivité des installations. « L’objectif est d’être en capacité d’informer les usagers des performances sur leur périmètre d’occupation et sur l’ensemble du ou des bâtiments, pour adapter les comportements dans une démarche éco-responsable » estime un ingénieur expert. Avec à la clé de la pédagogie pour optimiser l’acceptation sociale des procédés. Dans ce cadre, HIKARI est conçu pour consommer environ 1500 MWhEp (énergie primaire) pour tous les postes de consommation ‐ soit 50 à 60% de moins que les normes de la réglementation thermique actuelle et en produire environ 0,2% en plus. La phase de démonstration et de monitoring qui suivra la livraison de l’immeuble relèvera et analysera tous les paramètres disponibles de manière à ajuster les facteurs techniques de l’ilot et de ses équipements pour le rendre acteur, tel un être vivant, de son comportement et de ses stratégies énergétiques, et ce au service de la maîtrise et de l’économie des consommations. Pour que Hikari respire et vibre à l’unisson de ses occupants !

Encadré

L’Å“il de l’expert sur l’avenir du BePOS
Germain Gouranton, fondateur de TCE – Terre Ciel Energies, spécialiste des solutions énergie positive pour l’immobilier et la ville durable
« Nous avons participé à cette aventure d’Hikari qui inspire dores et déjà d’autres projets d’enveloppe productrice d’énergie. Même si le BePOS semble encore confidentiel, l’inflexion du marché est prévue pour 2017. La demande est d’autant plus avérée que l’on se rapproche du prochain référentiel contraignant de 2020. Sur l’année 2015, on dénombre une multiplication par 5 des projets. La massification est attendue pour 2018. Les grands groupes et les filiales du BTP sont sur les rails. Le BePOS dispose d’une rationalité technique et économique à l’heure de l’autoconsommation et de la quête de la vertu écologique. Son surcoût est nul dans le temps et il apporte au contraire de la valeur au patrimoine sans dépréciation d’actifs. Sans oublier la dimension esthétique et architecturale, vecteur de plaisir, de différenciation et d’élégance ! TCE accompagne les architectes, maîtres d’ouvrage, entreprises et industriels innovants afin de simplifier l’approche de ces projets. En France comme, de plus en plus, à l’export ».
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