France Solar Industry : La marque référence du solaire français à l’International

Pilotée par le SER, la marque France Solar Industry, qui regroupe les entreprises du solaire photovoltaïque, thermodynamique et photovoltaïque à concentration membres du syndicat, a été portée sur les fonts baptismaux le mercredi 9 janvier dernier en présence de pas moins de trois ministres du gouvernement Hollande. Une initiative louée par tous qui se veut le fer de lance du solaire « Made in France » à l’International, aussi bien à destination des PME que des grands groupes !

« Après Delphine Batho et Nicole Bricq, je suis le troisième ministre à venir à votre rencontre cette après-midi. Ce déploiement montre la volonté du gouvernement de développer les énergies renouvelables, autant sur le plan domestique qu’à l’international. En matière d’énergies renouvelables, nous devons effectuer un travail sur l’offre française. Et justement votre initiative France Solar Industry va complètement dans ce sens, c’est son ADN, sa raison d’être. Nous sommes déterminés à vous appuyer ». Tels ont été les propos de Pascal Canfin, ministre chargé du développement, lors de la clôture de a conférence de lancement de l’initiative export France Solar Industry. A l’unisson Delphine Batho, ministre de l’écologie et Nicole Bricq, ministre du commerce extérieur, avaient tenu quelques minutes avant à féliciter les professionnels et à saluer positivement le lancement de la marque France Solar Industry, en anglais dans le texte, qui regroupe les entreprises du solaire photovoltaïque, thermodynamique et photovoltaïque à concentration membres du SER.

Donner une visibilité internationale aux entreprises

Aujourd’hui, le marché des énergies renouvelables est en plein essor à travers le monde et il est aussi de plus en plus concurrentiel. « Nous sommes à un point de fracture avec un marché mondial du solaire qui a atteint 100 milliards d’euros. Nous sommes à l’heure des grands appels d’offres publics mondiaux. Il existe beaucoup de pays où l’énergie est chère et le soleil très abondant. Le marche est là, il est considérable » analyse Arnaud Mine, président de la commission SOLER du SER. Fort de ce constat, il est impératif pour la filière française de se positionner à l’international et de proposer une offre empreinte de visibilité. En effet, quelles sont la fiabilité et la légitimité d’une PME française du solaire aux yeux des responsables politiques d’un état qui désire intégrer pour trente ou quarante ans une production solaire au sein de son réseau, quand cette PME n’est pas visible ? Ces PME ont un besoin générique d’être connues, reconnues, labellisées, promues, portées par une marque visible. « La France, par sa capacité d’innovation et ses partenariats historiques, possède des atouts incontestables qu’il convient de mieux exploiter pour s’établir sur ces nouveaux marchés » ajoute Jean-Louis Bal, président du SER. Une offre française de qualité portée par des PME et des grands groupes existe aujourd’hui sur l’ensemble de la chaîne de valeur sur la partie purement solaire industrielle amont mais aussi sur le verre ou l’aluminium jusqu’aux assembleurs. La marque France Solar Industry doit permettre de mettre en avant cette offre via des actions de promotions avec l’aide des pouvoirs publics mais aussi une stratégie agressive de plans d’action.

L’exemple du Kazakhstan

En fait, l’initiative France Solar Industry a germé suite au gain, dans un contexte concurrentiel international très âpre, d’un important marché au Kazakhstan par des PME françaises. Un groupement de PME avec en fer de lance la société montpelliéraine SEMCO Engineering a été choisi pour la fourniture des équipements, du matériel et du savoir-faire français pour mettre en place une production de modules, à partir du silicium jusqu’au produit fini. « Le groupement l’a emporté de haute lutte face aux Japonais et aux Chinois. Nous n’étions pas les moins chers. L’offre industrielle associée à l’offre de services – combinaison de l’ensemble entre amont et aval – a fait mouche. Nous avons également pu leur montrer des centrales et avons su les rassurer avec l’accompagnement scientifique de l’INES, une vitrine renommée. L’effet vitrine et l’aspect démonstrateur sont très importants pour gagner ce type de marchés. Nous avons besoin de références à montrer et d’être fort sur notre marché national » confie Arnaud Mine.

« Incarner la marque France Solar Industry »

Et Nicole Bricq d’abonder dans ce sens. « Il doit y avoir beaucoup de projet à l’instar de celui du Kazakhstan pour la filière solaire française. A ce titre, votre marque France Solar Industry est essentielle mais pas suffisante. Il faut l’incarner. Il est capital que nous ayons des choses à faire voir sur notre territoire. Nous travaillons au sein du COSEI (Comité Stratégiques des Eco-Industries) au développement de démonstrateurs. C’est un comble. Le Japon investit en France sur la ville durable et de notre côté, nous n’avons rien à montrer dans ce sens ». Ce manque de références est pointé du doigt par les professionnels, notamment ceux du solaire thermodynamique ou du PV à concentration qui sont naturellement focalisés vers l’export, vers les pays de la Sunbelt. La faiblesse de la base installée est un frein à l’export. « Aucun industriel français n’a pu répondre aux appels d’offres solaires thermodynamiques de Ouarzazate au Maroc par manque de référence. La seule référence, c’est Thémis. Nous avons besoin de références bâties autour d’une équipe de France » se lamente Roger Pujol, président de la Commission Solaire Thermodynamique du SER et DG de la division solaire de la CNIM. Même constat pour Nicolas Swetchine, Chief Customer Officer d’Areva Renouvelables. Il confirme ainsi que pour montrer le fonctionnement du solaire thermodynamique à ses prospects, il est obligé de les amener en Californie. Les technologies de rupture ne sont également pas à la fête sur le territoire français. Robert de Franclieu, ancien de Photowatt et directeur général de la société Appolon Solar vient de construire une usine en Tunisie pour lancer la fabrication de modules suivant le procédé NICE (New Industrial Cell Encapsulation) dès le premier trimestre 2013. « En France, je n’ai pas eu la possibilité de travailler. La question des références revenaient sans cesse sur le tapis » déplore Robert De Franclieu. Les appels d’offres pour les grandes installations, tous comme ceux à venir annoncés par Delphine Batho lundi 7 janvier dernier chez MPO, laissent justement une large place à l’innovation et devraient permettre de combler ce vide pour les technologies de rupture, le solaire thermodynamique ou encore le solaire à concentration avec une société comme Soitec qui travaille en équipe avec Exosun.

Les énergies renouvelables dans les grands contrats d’Etat

Et il faut faire vite. Arnaud Mine l’a rappelé : « La vitesse est l’autre aspect crucial de notre métier. Les autres ne nous attendent pas ». Les énergies renouvelables et particulièrement l’énergie solaire sont à l’aube d’un essor exponentiel à l’heure où « tous les pays du monde revoient leur mix énergétique dans la perspective de l’après pétrole » dixit Nicole Bricq. La France doit se positionner en force. « Aujourd’hui, les chefs d’entreprises de la filière doivent le savoir, les énergies renouvelables font partie des grands contrats d’Etat. La machine est lancée. La labellisation France Solar Industry est une carte importante dans l’optique des futurs grands appels d’offres internationaux autour de projets de plusieurs centaines de millions d’euros. Nous devons mettre en place des outils pour avoir accès aux fonds souverains du Golfe. Il vous faut vous réunir, vous regrouper pour présenter une offre cohérente » insiste Philippe Lorec de la Direction Générale Energie Climat. Créer une équipe de France du solaire forte, où grands groupes et PME doivent être capable de travailler main dans la main à l’export. Mais qu’on se le dise tout cela ne se fera pas sans un marché domestique stable et empreint de visibilité, un marché domestique riche de démonstrateurs et de références tangibles et performantes dotées d’un excellent rapport coût/qualité. Ce que l’état a permis de faire avec le nucléaire et l’EPR de démonstration de Flamanville, il doit désormais le développer pour l’énergie solaire. Le jeu en vaudra la chandelle avec une enveloppe financière mieux maîtrisée et de vraies perspectives à l’export !
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