Alors que l’été 2019 n’est pas terminé, la saison estivale marquée par deux épisodes caniculaires et des records de températures s’inscrit déjà comme l’une des plus chaudes jamais enregistrée. Une inquiétante tendance qui malheureusement va se confirmer d’année en année. En effet, avec une moyenne de +1.7°C (+22.7°C) par rapport aux normes nationales contre +1.6°C (+22.6°C) en 2017, l’été 2019 risque fort de se hisser à la 3e place des étés les plus chauds de l’histoire en France, derrière ceux de 2003 et de 2018. Face à des températures en hausse et à des vagues de chaleur courtes mais très intenses et désormais de moins en moins exceptionnelles, quels sont les impacts de cette nouvelle donne météorologique sur notre consommation d’électricité ? Le solaire peut-il tirer son épingle du jeu ? Décryptage d’ In Sun We Trust, start-up experte de l’énergie photovoltaïque.
Des étés de plus en plus énergivores : + 500 mégawatts par degré gagné
S’il est logique dans l’esprit collectif que plus de chaleur induit plus de consommation d’eau, on sait moins que cela implique aussi plus d’électricité consommée. Les coups de chaud de l’été (forte chaleur, pic de chaleur, vague de chaleur et parfois canicule) entraînent tout au long de la période, des pics de consommation d’électricité plus au moins intenses. RTE, Réseau de Transport de l’Electricité, observe ainsi que pour chaque degré au-dessus des températures normales de saison, la consommation nationale grimpe de 500 mégawatts, soit l’équivalent de la consommation d’une ville comme Bordeaux. Marqué par des températures record et la mise en marche à plein régime des équipements rafraîchissants, l’été 2019 confirme la règle.
Un pic saisonnier record en 2019
Selon RTE, la consommation d’électricité a même atteint un record national avec un pic de 59 715 mégawatts le mercredi 24 juillet 2019, lors du point culminant de l’épisode caniculaire. C’est légèrement plus que le précédent record saisonnier, atteint le 22 juin 2017 (59 500 mégawatts). La hausse de consommation indexée sur le thermomètre est le résultat de l’utilisation accrue de ventilateurs et de climatiseurs équipant de plus en plus de foyers. Il représente l’un des enjeux énergétiques majeurs pour les années à venir. In Sun We Trust constate d’ailleurs qu’en été, les simulations réalisées sur son site internet (80 000 par an) avec climatiseur augmentent de 30 % et doublent même en période de canicule.
Le solaire au zénith malgré la canicule : + 15 à 20 % de rendement
Alors que la canicule affecte le parc nucléaire (arrêts ponctuels de certaines centrales), elle est propice à la production d’énergie solaire. Car le ralentissement de la production d’un panneau photovoltaïque causé par les fortes chaleurs est plus que largement compensé par l’ensoleillement exceptionnel de ce type de journée. Ainsi, la production d’un panneau photovoltaïque de 3 kWc à Paris passe de 13.5kWh lors d’un jour d’été moyen à 16.7 kWh (soit plus de 20% supplémentaires) lors d’un jour de canicule dite « exceptionnelle » et à 15.7 kWh (soit plus de 15%) lors d’une journée de canicule dite « classique ».