Enerplan, le syndicat des professionnels de l’énergie solaire, a organisé le 16 septembre dernier les Etats généraux de la chaleur solaire. Avec plus de 130 participants venus de toute la France et représentatifs de la filière (fabricants, bureaux d’études, installateurs, exploitants, chercheurs, institutionnels, collectivités), « l’équipe de France de la chaleur solaire » s’est retrouvée rassemblée pour faire le point sur cette énergie, et échanger sur les actions à engager pour renouer avec la croissance. Focus sur les progrès réalisés par la filière depuis les Etats généraux 2013 !
La filière solaire thermique française traverse des années sombres, le marché est une nouvelle fois en recul en 2014. L’alerte avait été déclenchée lors des premiers Etats généraux du secteur convoqués par l’ADEME en octobre 2013. Depuis, la profession s’est donné une feuille de route pour mieux structurer l’offre et enrayer la chute des volumes. Un important travail a été réalisé depuis un an, même si celui-ci ne se traduit pas encore dans les chiffres de ventes. Pour l’eau chaude solaire collective, avec l’initiative interprofessionnelle SOCOL, des partenariats renforcés (avec l’Union Social de l’Habitat, GRDF, Régions, ADEME et ses délégations régionales) permettent de conduire des actions structurantes. De nouveaux outils ont été mis à la disposition des professionnels (schémas de référence et ratios de consommation, nouvelle formation dédiée aux installateurs, plan et outils de commissionnement). Les acteurs du marché sont de plus en plus nombreux – plus de 650 – à s’inscrire dans la dynamique SOCOL, pour la performance et la compétitivité de la chaleur solaire collective. Pour la maison individuelle (eau chaude solaire avec ou sans contribution au chauffage), les industriels optimisent leurs produits avec des solutions « plug and play », compactes et plus simples à mettre en Å“uvre.
La chaleur renouvelable constitue l’un des principaux enjeux nécessaires à la réussite de la transition énergétique
Les fondamentaux de la chaleur solaire – performance, compétitivité et innovation – demeurent très prometteurs. La filière est mobilisée avec un plan de filière qui va permettre de relancer le marcher, de renforcer les actions structurantes et bénéficier des innovations foisonnantes. Avec un kWh de chaleur solaire entre 10 et 7 c€ dans le collectif, qui pourrait atteindre les 5 c€ pour l’industrie et les réseaux de chaleur, la filière compte pleinement contribuer à la transition énergétique. L’ADEME et la DGEC ont rappelé que la chaleur renouvelable constituait l’un des principaux enjeux nécessaires à la réussite de la transition énergétique, avec une place significative à prendre pour la chaleur solaire. L’avancée vers la compétitivité de la chaleur solaire sans aide publique, crédibilise sa contribution. « Suite aux efforts effectués par la filière, nous sentons la confiance retrouvée des pouvoirs publics dans l’énergie solaire thermique. Il faut maintenant être capable de regagner la confiance des maîtres d’ouvrage à travers une vision optimiste du solaire thermique collectif. Nous devons travailler encore sur l’émergence du solaire thermique énergie avec une TEP au meilleur prix sans mobilisation de la ressource. C’est un fait, nous sommes challengés mais pas pour autant hors jeu. Nous avons de la croissance à aller chercher. Vous savez à l’avenir, le poste eau chaude va devenir prépondérant et nous n’avons pas pléthores de solutions techniques pour ce poste. Avec une rationalisation et une optimisation de l’offre, nous avons encore notre mot à dire » confie Richard Loyen, délégué général d’Enerplan. A ce titre, la relance à court terme du marché passe donc par deux axes d’actions, déclinées au niveau des régions : Faciliter la mise sur le marché des produits et développer de nouvelles opportunités pour la chaleur solaire compétitive et structurer l’offre par la performance et la qualité.
Le salut par l’innovation et l’engagement
Pour appuyer la croissance à moyen terme, la filière compte sur l’innovation et souhaite lancer une plateforme mutualisée d’innovation (ST, PAC, hybride) avec en ligne de mire une baisse des coûts et une augmentation des performances. Pour le segment du collectif, elle souhaite retrouver une dynamique de croissance dans l’habitat, mais aussi à ouvrir de nouveaux marchés pour l’industrie, le tertiaire et les réseaux de chaleur. Pour le résidentiel, elle mise en particulier sur le développement du chauffe-eau solaire compact pour mieux adresser le marché du résidentiel en rénovation. L’étiquetage énergétique des systèmes de production d’eau chaude et/ou de chauffage qui s’imposera d’ici septembre 2015 est un défi important. La filière devra pleinement s’approprier cette nouvelle régulation qui valorise les équipements solaires au meilleur niveau de performance (A+++). L’industrie solaire thermique française va aussi s’investir dans le solaire digital. « Le solaire connecté, l’Internet des objets vont permettre des analyses et des suivis de performances en individuel comme en collectif d’ici deux ans. De nouveaux métiers apparaissent dans le suivi des données, une nouvelle économie locale. Quand la volonté est là , il y a un chemin » poursuit Richard Loyen avec force et volontarisme. Et finalement que restera-t-il de ces Etats généraux de la chaleur solaire 2014 ? A n’en pas douter, le mot « engagement » est ressorti des débats. Engagement de « l’équipe de France de la chaleur solaire » sur un plan de filière structurant et porteur d’avenir. Engagement des industriels pour développer des produits compétitifs et innovants. Engagement de tous les acteurs impliqués dans un parcours de projet solaire thermique, facilité par la montée en compétence des professionnels et de nouveaux outils. Engagement enfin des régions et des territoires pour soutenir et développer la chaleur solaire pour réduire la dépendance énergétique locale. Gageons qu’il existe des anaphores qui tiennent leurs promesses et que l’engagement de la filière permette de renouer avec la croissance d’ici aux prochains Etats généraux de 2015.
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