Les élections présidentielles auront lieu les 10 et 24 avril prochains. La rédaction de Plein Soleil a étudié de près les programmes énergie de huit candidats désireux d’accéder à la fonction suprême. Avec un focus sur l’énergie solaire. Analyse !
Emmanuel Macron, LREM
En campagne, Emmanuel Marcron a annoncé vouloir “reprendre en main le destin énergétique et donc industriel de la France.” Le président a ainsi dévoilé un vaste plan de relance du nucléaire civil. Côté renouvelables, le solaire tire plutôt bien son épingle du jeu. Nucléaire et EnR en même temps ! Concernant l’énergie solaire, «nous multiplierons par dix la capacité du solaire d’ici 2050» a-t-il asséné visant ainsi les 100 gigawatts. Et de se faire plus précis encore. Le président de la République a dénoncé la multiplication « des couches réglementaires » qui ont « retardé les projets », évoquant « cinq ans de procédure » pour faire naître un parc solaire, et a dit vouloir lever « toutes les barrières réglementaires à partir du moment où les projets seront acceptés localement ». « Un effort particulier » sera consacré au solaire, « parce qu’il est moins cher et s’intègre plus facilement dans le paysage », a-t-il détaillé, « en veillant à un juste équilibre entre les installations en toiture et celles aux sols »
Valérie Pécresse, LR
Dans un discours consacré à la souveraineté énergétique qui doit allier écologie et pouvoir d’achat, Valérie Pécresse a fait valoir deux impératifs : le réchauffement climatique, mais aussi l’indépendance de notre pays. Elle a plaidé pour une France totalement décarbonée en 2050. Valérie Pécresse a promis de revenir sur les fermetures programmées de réacteurs nucléaires, mais aussi de lancer «six nouveaux EPR», des réacteurs pressurisés européens. Toutefois, elle a précisé que le nucléaire ne suffira pas, et qu’il faudra développer, selon les configurations locales, le petit hydraulique, le photovoltaïque et l’éolien, à condition qu’ils respectent les paysages et que les riverains adhèrent au projet.
Marine Le Pen, RN
Du côté du Rassemblement National, on envisage un projet de politique climatique au service du social – pro-nucléaire, pro-hydrogène, mais anti-éolien.Lors de sa campagne Marine Le pen a ainsi indiqué au micro de RTL : “Les subventions considérables que l’on accorde à l’énergie intermittente, éolien et photovoltaïque, c’est entre 6 et 7 milliards d’euros par an. Moi je supprime les subventions, ce qui va d’ailleurs permettre de restituer aux Français la moitié d’une taxe qu’ils payent sur leur facture d’électricité. Il faut qu’ils regardent en bas de leur facture, il y a marqué CSPE. Cela représente 16% de leur facture. C’est considérable. On peut baisser de moitié cette taxe. Il y a toute une série de choses sur lesquelles je vais intervenir pour faire baisser la pression qui pèse sur les français de leurs dépenses contraintes. Et je vais y arriver.” On a bien compris que le l’énergie solaire n’était pas vraiment dsans les plans de Marine Le Pen.
Eric Zemmour, Reconquête
Le candidat d’extrême droite est un féru de l’atome. Il préconise de supprimer l’objectif de réduire à 50% la part du nucléaire dans le mix électrique français à horizon 2035, de prolonger la durée de vie du parc existant à 60 ans au moins et de lancer la construction d’au moins 14 nouveaux réacteurs nucléaires EPR2 à horizon 2050. « La France n’est responsable que d’1% des émissions mondiales de CO2 » soutient-il sur son programme. Eric Zemmour reste ferme sur ses positions de mettre fin aux projets éoliens actuels et futurs, sur terre et en mer, qui saccagent nos paysages et mettent en danger la stabilité de notre réseau électrique. Il propose aussi de diriger le soutien public à l’éolien et au solaire vers la géothermie, les réseaux de chaleur ou les pompes à chaleur qui remplacent des consommations de gaz ou de fioul. Le solaire ne fait pas partie des priorités zémouriennes.
Anne Hidalgo, PS
Des énergies renouvelables à 100 % aussi rapidement que possible. Volà la promesse d’Anne Hidalgo. Dès les premiers mois de sa présidence, elle présentera un pacte énergétique pour la France qui se donnera comme objectif premier la décarbonation de la production d’énergie. L’objectif sera de parvenir à 100 % d’énergies renouvelables, aussi rapidement qu’il sera possible de le faire. Pour y parvenir, nous leur consacrerons l’essentiel de nos investissements énergétiques. Il n’y aura pas de construction de nouveaux EPR ou de petits réacteurs modulaires. En matière de solaire, Anne Hidalgo soutient l’initiative Enercitif, une coopérative parrainée par Jean Jouzel, prix Nobel ancien du GIEC, qui recouvre des toitures parisiennes de modules solaires. Le référent Climat du PS a ainsi indiqué que la candidate Hidalgo souhaitait « mettre le paquet sur le développement des énergies renouvelables », comme le solaire, nécessaire « sur tous les bâtiments publics ». « La puissance publique, qu’elle soit nationale ou locale, devrait donner l’exemple et impulser une dynamique en matière de photovoltaïque ».
Yannick Jadot, EELV
« Pour le climat et notre souveraineté, choisir les énergies renouvelables » tel est le mantra de Yannick Jadot pour ces élections. Réussir la transition énergétique pour une France autonome repose sur un triptyque : sobriété, sortie des énergies fossiles et développement des énergies renouvelables. « Les scénarios montrent que l’on peut parfaitement produire de l’électricité 100% renouvelable. S’enfermer dans le nucléaire c’est multiplier les milliards de perdus et rater la transition énergétique. Nous sortirons du nucléaire » est-il écrit sur le programme des Verts. Les Verts veulent installer 340 km² de panneaux solaires supplémentaires d’ici 2027 en privilégiant les bâtiments et les parkings. Ils désirent soutenir les initiatives locales, faciliter le financement participatif et la gestion collective des projets, et simplifierons la réglementation pour faire en sorte qu’au moins 15 % des français·e·s participent à un projet citoyen de production d’énergie renouvelable.
Fabien Roussel, PC
L’orientation stratégique de la politique de l’énergie sera fondée sur la constitution d’un mix énergétique 100 % public et 100 % décarboné. Pour cela, un projet d’investissement sera élaboré, afin de décarboner massivement la production d’énergie et d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2040-2050. Certes le projet visera à une forte croissance de la production électrique, en investissant dans les énergies renouvelables (solaire, éolien et surtout dans l’hydraulique, énergie renouvelable pilotable) mais aussi dans l’électricité nucléaire avec la construction de six EPR supplémentaires au minimum. Sur ce dernier point, le candidat communiste se distingue de ses adversaires de gauche. Par tradition, le parti communiste demeure un fervent défenseur du nucléaire.
Jean-Luc Mélenchon, FI
Les énergies fossiles sont polluantes. Le nucléaire n’est pas non plus une solution d’avenir. Il ne règle aucune question : ni l’indépendance d’approvisionnement, ni la résilience des installations face aux bouleversements climatiques, ni la gestion des déchets. Il faut donc sortir des deux à la fois. La mesure clé : planifier le 100% énergies renouvelables avec un double axe sobriété/efficacité énergétique. La campagne pour la sortie du nucléaire et la promotion des énergies renouvelables a été la première campagne nationale de la France Insoumise, menée en 2018. Elle a permis de mettre en évidence que le nucléaire est une énergie du passé et un frein au développement des énergies renouvelables. 314 530 votants se sont prononcés pour la sortie du nucléaire. Pour le solaire, la France Insoumise estime que le photovoltaïque devra être déployé sur les “toitures, ombrières, sans aucune installation sur terres agricoles ou espaces sauvegardés”.