Au cÅ“ur de l’été 2016 est tombée l’ordonnance consacrée à l’autoconsommation photovoltaïque afin de lever le flou qui entourait son application. Autant dire qu’elle était attendue et qu’elle va contribuer à son développement avec la mise en place d’un cadre juridique précis, même si demeurent quelques zones d’ombres. Reste que le train est lancé et que rien ne saura l’arrêter. L’autoconsommation, c’est d’abord consommer l’énergie solaire qu’on produit soi-même en optimisant cette consommation avec des « box » intelligentes dédiées. Mais c’est aussi négocier les surplus pour ses voisins dans une logique collective. Mon solaire à moi, c’est toi.
De ce fait, l’autoconsommation nous propulse définitivement dans la révolution de l’énergie digitale, celle de la troisième révolution industrielle. Elle est la quintessence de l’énergie décentralisée que chacun de nous va être à même de maîtriser grâce aux outils numériques d’aujourd’hui et demain. L’heure des prosumers de l’énergie solaire a sonné.
De nombreuses start-up du de l’IoT (Internet des objets) et du digital s’intéressent d’ailleurs à la question, de Brooklyn à Perpignan. Pierre Paperon, expert iconoclaste de ces sujets, n’hésite pas à titrer l’un de ses papiers : « Block chain de l’énergie : un tsunami ». En France, la start-up SunChain vient ainsi d’intégrer l’incubateur Green Tech verte porté par Ségolène Royal et Axelle Lemaire dans une volonté de convergence des technologies renouvelables et celles du numérique.
Grâce à SunChain, il sera possible de distribuer et de vendre son énergie solaire à tous les habitants d’un même immeuble et à ceux des immeubles voisins dans son quartier. Il sera aussi possible d’utiliser sa propre énergie solaire en itinérance pour recharger son véhicule électrique moyennant bien sûr contribution au réseau public, désormais ouvert à de multiples opérateurs. La révolution digitale de l’énergie solaire n’en a qu’à ces balbutiements mais l’histoire s’accélère au-delà de toute procrastination. Demain, c’est déjà aujourd’hui !