Dans bon nombre de domaines, les prosumers, mot valise pour signifier producteurs/consommateurs, sont en capacité de produire ce qu’ils consomment ou de vendre ce qu’ils produisent. Pourquoi n’en serait-il pas de même dans le domaine de l’électricité solaire, une énergie décentralisée qui est devenue en quelques années très abordable et compétitive. Les « prosumers solaires » sont d’ailleurs déjà majoritaires dans plusieurs territoires d’Australie. Une évidence au pays des kangourous et des dingos !
Depuis des années, cette question des « prosumers solaires » taraude l’imagination fertile de Jean-Michel Glachant Professeur à l’Institut Européen de Florence, Director «Florence School of Regulation». Pour lui pas de doute la révolution « Renouvelables + Interactivité » est en marche. Il faudra pour ce faire relever certains défis.
« Les réseaux de distribution ont été conçus pour «nourrir les appareils de consommation mais ils doivent «porter» la production renouvelable. Les réseaux existants n’ont pas été conçus pour ces prosumers. Pourquoi devraient-ils payer pour les réseaux conçus dans le passé et pas comme les prosumers en ont besoin aujourd’hui? Les téléphones portables doivent-ils entretenir les lignes souterraines ? Internet doit-il payer pour la TV hertzienne ? » interroge-t-il.
Quoi qu’il en soit, cet pour éminent spécialiste des marchés et de la régulation de l’énergie cette révolution offrira beaucoup plus d’opportunités que de problèmes. Mais elle passe par la modification de la conception des investissements et de l’opération des réseaux pour faire face aux nouveaux besoins légitimes des «prosumers», par la révision de la tarification des réseaux pour l’adapter aux besoins réels des «prosumers» . Sans oublier de relier ces derniers aux nouveaux besoins du système électrique (services systèmes, congestion, équilibrage) et des marchés. Autant d’ajustements que la nouvelle Loi sur la Transition Energétique doit permettre de mettre en place.
« Vive l’autoconsommation intelligente d’énergie renouvelable qui est notre avenir à tous, et celui de notre planète » aime à conclure Jean-Michel Glachant.