Alors que l’issue de la crise sanitaire demeure encore incertaine – résurgence en Asie, à l’automne en Europe ? – l’urgence économique a pour sa part été décrétée un peu partout dans le monde. Les projections des PIB donnent le tournis dans une spirale à la baisse sans fin. L’heure est à la résilience, le mot de l’instant, pour se plonger dans le monde d’après, l’expression du moment. Pour cesser de se payer de mots, il faut désormais entrer dans le vif du sujet et passer aux actes concrets.
Les plans de relance annoncés verts en Europe doivent, d’ores et déjà , être accompagnés de décisions fortes qui engagent sans retenue, ni arrière-pensée. Poussée par des lobbys puissants, la tentation d’une relance façon monde d’avant par le fossile bon marché relève de l’aporie. Pire, du suicide planétaire… Les énergies carbonées qui plombent les balances commerciales et sont peu créatrices d’emplois, sont aussi et surtout les fossoyeurs d’une humanité en péril en proie à des changements climatiques aux répercussions désastreuses. Une guerre qu’il sera difficile à gagner…
Au sein de ces plans de relance verte, une constante. Le recours massif aux énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique, biomasse etc.) est largement plébiscité pour les qualités qu’elles déploient : compétitives, créatrices d’emplois non délocalisables, smarts et surtout propres. Et dans ce mix, le solaire apparaît plus que tout comme le pilier incontournable du nouveau monde énergétique par sa facilité d’installation, sa flexibilité, son coût, son potentiel d’emplois local, son acceptabilité sociale. S’il est une activité à prioriser pour dynamiser cette fameuse résilience, le solaire apparaît comme une évidence.
En France, le syndicat Enerplan a lancé ses propositions  au gouvernement pour une relance massive du secteur solaire au service du climat. Pour passer des velléités à une vraie stratégie de développement soutenu, en levant les chausse-trappes et en fluidifiant le marché. Autour de quatre priorités fortes : libérer immédiatement le segment des petites centrales en élevant le plafond du guichet tarifaire à 1 MW pour tous les segments, débrider les appels d’offres, accélérer les cycles du développement des projets et enfin solariser les bâtiments dès que possible. Des mesures à effet immédiat pour la relance du marché, mais aussi et surtout des répercussions à moyen terme pour bâtir une filière solaire forte et dynamique. Le gouvernement est devant ses responsabilités…
Et tout cela au plus près des territoires ! N’oublions pas que dans ce changement de paradigme vers les renouvelables, les Régions françaises disposent d’un rôle pivot de la plus haute importance. Elles gèrent notamment les fonds structurels européens de développement régional (Feder) qui financent fermes éoliennes et parcs solaires. A ce titre, elles font activement la promotion des renouvelables. L’intérêt du public, et on le voit avec les dynamiques financements participatifs de centrales PV, ne se dément pas. L’appétence du citoyen est réelle. A un an des élections régionales, voilà qui a de quoi inciter les politiques à agir. Pour la croissance des renouvelables, l’heure des régions a sonné…