L’alerte a été lancée par la ministre de la transition écologique Barbara de Pompili le 30 septembre dernier lors d’une matinale Télé. Les prix de l’électricité sont attendus à la hausse d’environ 12% des le début l’année 2022. Autant dire demain. Cette augmentation annoncée fait suite à celle de 12,6% TTC qui a affecté le prix du gaz au 1er octobre dernier. Cette flambée des prix de l’énergie due pour l’essentiel à la reprise économique mondiale post-Covid porte un coup très dur au pouvoir d’achat des ménages français mais et aussi et surtout à celui des plus précaires pour lesquels la facture d’énergie représente une part très importante de leur budget.
Le soir même au JT de 20h00 de TF1, le premier ministre Jean Castex annonçait la mise en place d’un bouclier tarifaire. Pour la facture d’électricité, Jean Castex s’est ainsi engagé sur une hausse maximale de 4 % du prix de l’électricité au tarif réglementé jusqu’à la fin de l’année 2022. La mesure sera cependant financée par une baisse de la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (TICFE). Cela devrait représenter un manque à gagner d’environ 4 milliards d’euros pour le budget de l’Etat. L’exécutif compte par ailleurs sur 2 milliards d’euros d’économies réalisées sur le financement des énergies renouvelables, grâce à la hausse des cours de l’électricité. De quoi limiter la grogne en pleine campagne présidentielle !
Face à une telle situation, il est d’évidence que la solution nucléaire française affiche ses limites pour le contrôle des prix de l’électricité. Le gouvernement s’en remet comme souvent à des calculs d’apothicaires pour limiter la casse. Alors qu’il existe pourtant une solution plus pérenne en capacité de garantir une bonne quote part de l’énergie consommée par les ménages, à un prix stable sur près de trois décennies, et à zéro émission carbone : l’énergie solaire. C’est la vocation d’un projet comme Sol Solidaire qui permet aux bailleurs sociaux d’installer des modules solaires en autoconsommation collective à coût quasi nul, entre subventions et mécénats, avec un retour direct sur la facture des locataires. Soit l’équivalent d’au moins un nouveau chèque énergie ! 500 premiers logements sociaux pilotes vont en profiter en 2022.
Sol Solidaire est donc sur les rails. Reste que le cadre administratif et juridique demeure imparfait. Rendons grâce au législateur qui a fini par créer un environnement favorable à l’autoconsommation collective dans le logement social, reconnaissant les vertus de ce schéma porteur. Mais il doit aller plus loin encore pour laisser s’épanouir ce type d’initiative. L’exonération de TICFE décidée par le gouvernement doit donc être étendue à l’autoconsommation collective. Il serait aberrant que le solaire soit plus coûteux que l’électricité réseau pour les résidents du parc social. C’est un sujet clé pour le rôle du solaire dans la transition énergétique et la lutte contre la précarité énergétique. Si rien n’est fait sur le cas spécifique de l’autoconsommation collective dans la Programmation de Loi de Finances 2022, cela va creuser la discrimination entre l’autoconsommation individuelle des résidents aisés en pavillon et l’autoconsommation collective des HLM. Quand on sait, en plus, que cette dernière représente une substantielle économie de deniers publics, entre le coût de recouvrement plus élevé que le gain des taxes et l’absence de coût de financement des renouvelables.  Ces quelques ajustements tombent désormais sous le sens, à l’heure où la précarité énergétique s’impose comme l’un des sujets majeurs du bien vivre des citoyens au quotidien. Pour qu’enfin, une solution comme Sol Solidaire, créatrice d’emplois locaux, soit en capacité d’être répliquée à grande échelle pour la protection des plus faibles et de la planète…