Les parlementaires français sont au travail. Pour la bonne cause. Ils planchent en cet automne 2022 sur la fameuse loi d’accélération des énergies renouvelables. C’est qu’il y a urgences : économique et climatique. De son passage au Sénat, la loi, adoptée à une très large majorité, en est sortie pas trop chamboulée. Les professionnels de la filière des EnR s’en sont d’ailleurs plutôt réjouis.
Son examen par l’Assemblé Nationale semble plus chaotique, tristement byzantin. Il faut dire que certains activistes et groupes de pression se sont réveillés proposant des amendements dirimants pour contraindre et réduire les avancées possibles et nécessaires. L’agrivoltaïsme, pas encore vraiment défini, est ainsi malmenée au nom de la « terre nourricière ». Toutes les roueries possibles sont convoquées lors de débats finalement peu constructifs. D’aucuns annoncent même une loi de ralentissement à venir. C’est dire. Ils sont encore nombreux ceux qui évoquent les renouvelables avec la roguerie d’experts pétris de certitudes. Et pourtant…
Même une loi de demi-mesure, qui accoucherait d’une souris, ne suffira pas à entraver le formidable élan des renouvelables dans un contexte énergétique tendu. L’enjeu va bien au-delà d’une simple loi. Nous sommes aujourd’hui entrés dans le monde de la vérité des prix qui implique un implacable changement de paradigme. La demande explose…
« Rien n’arrête une idée dont le temps est venue ». Cette citation apocryphe attribuée à Victor Hugo, est particulièrement adapté à la percée actuelle des énergies renouvelables dans le monde. Les statistiques de Bloomberg sont sans appel. En 2021, 50% des ajouts de capacité de production d’énergie sur la planète sont le fait de l’énergie solaire. Avec 25%, l’éolien arrive en deuxième position. Le gaz naturel complète le podium avec 11% devant l’hydro à 7%. Outre le gaz, les énergies fossiles, et dans une plus grande mesure encore le nucléaire, ne représentent plus que de simples niches, derniers soubresauts de technologies portées par des lobbyistes à bout de souffle. De nouvelles implantations comme autant d’actifs échoués en devenir !
Les énergies renouvelables, le solaire en particulier, ont gagné la partie. Echec et mat ! Le solaire affiche une compétitivité incommensurable. Jusqu’à tendre à terme, une fois amorti, vers le coût marginal zéro si cher à Jérémy Rifkin. Et une loi, même restrictive aux ambitions dilatoires, n’y changera rien ! Les équilibres financiers et les impératifs climatiques nous obligent…