Le groupe Reden installé dans le Lot-et-Garonne, avait fait les choses en grand le jeudi 28 novembre dernier, en lançant 150 invitations de prestige. Il faut dire que cet acteur majeur de la filière solaire en France inaugurait une toute nouvelle ligne de fabrication de modules à la capacité de production de 200 MW annuel soit plus de 300 000 modules photovoltaïques. A l’heure où les plans sociaux se multiplient en France et où les volontés de ré-industrialisation peinent à se concrétiser, cet événement eût mérité une présence plus affirmée du politique. La production de panneaux solaires ne s’inscrit-elle pas dans les volontés de réindustrialisation et d’indépendance énergétique manifestés par l’État français ?
Et pourtant. Pour l’événement, point d’Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition écologique, de l’Energie et du Climat, dont la présence était pourtant vivement espérée. Elle a été attendue comme attend Godot, en vain ! Quelle déception. Un rendez-vous manqué par la ministre qui eût été bien inspirée de venir saluer cet investissement courageux d’une PME française dans une filière toute acquise au savoir-faire de la grande puissance industrielle chinoise. « En produisant, nous apprenons à maîtriser toute la chaîne et nous maintenons notre avance technologique ” a tenu à préciser le président-directeur-général du groupe Reden, Frank Demaille qui aurait mérité un peu plus d’égards.
A l’énoncé des participants à cette inauguration, nous avons pourtant crû à la présence du Premier des ministres, Michel Barnier. Il n’en était rien. A un prénom près. L’homonymie a ses limites. Ce n’était que le préfet du Lot-et-Garonne, Daniel Barnier qui était présent au coupé du ruban accompagné de nombreux élus et d’agriculteurs. Par le biais de l’Ademe, l’Etat a mis la main à la poche, à l’instar de la Région Nouvelle-Aquitaine, pour financer cette nouvelle ligne de production de modules PV. Mais l’argent ne fait pas tout en politique, les symboles sont au moins aussi importants. Et aujourd’hui plus encore, pour une filière EnR prise pour cible et vitupérée avec virulence et mépris par la Nucléosphère (Voir Tribune du Point). Madame Agnès Pannier-Runacher, votre place était à Roquefort jeudi 28 novembre dernier… A défaut, les présents n’y ont vu que le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie !