D’après une lettre que Reuters s’est procurée, l’Union européenne réaliserait actuellement une enquête à l’encontre de la société allemande Europressedienst ayant participé à l’investigation sur les panneaux solaires chinois. Les données collectées par la société de conseil allemande Europressedienst et utilisées par la Commission européenne dans le cadre de son enquête à l’encontre de sociétés chinoises, sont contestées par plusieurs sociétés spécialisées dans l’installation de panneaux solaires, affirmant que ces informations ont nettement surévalué la capacité de l’Union européenne à pouvoir produire ses propres panneaux.
Les installateurs, qui bénéficient des prix avantageux des produits chinois, sont en effet en profond désaccord avec les producteurs européens, qui accusent quant à eux la Chine de dumping. Pour ces derniers, il était donc primordial de montrer que l’Europe avait bien la capacité de satisfaire la demande dans ce secteur. Les installateurs de panneaux affirment qu’Europressedienst a fourni des données utilisées préalablement par les producteurs européens pour démontrer les pratiques de dumping de la part de leurs concurrents chinois. Ils soulignent par ailleurs que la société avait déjà travaillé pour l’entreprise allemande SolarWorld (SWVG.DE), leader européen dans la production de panneaux photovoltaïques, ainsi que pour le lobby EU ProSun, ce qui laisserait entendre l’existence d’un conflit d’intérêt.
Europressedienst n’a pas souhaité s’exprimer sur cette affaire. La société déclare par e-mail : « Malheureusement, en qualité de conseil pour le compte de la Commission européenne, nous ne sommes pas habilités à donner de commentaires à la presse ». Elle a par ailleurs refusé de donner des détails quant aux questions adressées à la Commission. Milan Nitzschke, Président d’Eu ProSun et Vice-Président de la société SolarWorld, a admis lundi que le groupe de pression avait bel et bien utilisé les données d’Europressedienst lors de sa plainte initiale à la Commission il y a cela un an, mais dément une quelconque entente avec la société dans le but de faire gonfler les chiffres relatifs à la capacité de l’UE dans le secteur solaire. Il a également confirmé que SolarWorld avait bien employé le directeur d’Europressedienst pour l’aider sur des projets d’édition et de marketing, mais déclare qu’il ne l’a pas rémunéré pour produire des données ni pour travailler sur l’affaire antidumping.
La Commission a réfuté l’affirmation selon laquelle les chiffres fournis par Europressedienst auraient pu influencer sa décision concernant l’affaire et a déclaré que vérifier les données fournies par les consultants constituait une procédure normale. La Commission a également indiqué qu’elle s’appuyait sur ses propres donnés pour les éléments les plus importants du dossier.
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