Le syndicat Enerplan organise les 5 et 6 septembre prochains à Paris la première université de l’autoconsommation photovoltaïque. L’occasion d’évoquer la tenue de l’événement avec Daniel Bour, le président d’Enerplan.
Plein Soleil : Daniel Bour, Enerplan créé l’événement pour la rentrée 2018, sur deux jours, avec la première université d’été de l’autoconsommation PV dans le prestigieux Palais Iéna. L’autoconsommation mérite-t-elle tant d’égards ?
Daniel Bour : Cette Université d’été de l’autoconsommation PV fait suite à deux éditions d’un colloque national qui ont rempli le théâtre du Jardin d’Acclimatation de Paris depuis 2016, alors que ce marché démarrait. Aujourd’hui, le sujet a gagné en maturité, le marché progresse et suscite un vrai intérêt des français, et visiblement le ministère de l’écologie solidaire soutient le développement du secteur. Tandis que l’autoconsommation PV est un enjeu stratégique pour la mutation de notre système énergétique, il nous a semblé que le Conseil économique, social et environnemental (Cese) était le lieu symbolique idéal pour organiser cet événement au format élargi. Nous escomptons qu’au Cese, une vraie vision d’avenir de l’autoconsommation PV puisse se dégager sous tous ses aspects qui sont nombreux (numérique, domotique, efficacité des bâtiments, compétitivité, électromobilité, stockage, administratifs .).
Un désir de clarification
PS : L’Université d’été arrive juste après les conclusions du groupe de travail solaire du secrétaire d’état Sébastien Lecornu qui n’a pas levé toutes les inquiétudes autour de l’autoconsommation notamment les préconisations dirimantes de la CRE en matière de fiscalité ? Qu’attendez-vous de cette manifestation ? Allez-vous être force de propositions ?
DB : Enerplan est toujours force de propositions, sur l’autoconsommation comme sur d’autres sujets. Nous attendons notamment une clarification sur l’application d’une des principales mesures annoncées par Sébastien Lecornu, « l’assimilation du tiers investisseurs à un autoconsommateur individuel ». Cela n’a aucun sens de dire qu’un tiers investisseur est assimilé à un autoconsommateur individuel mais pas fiscalement. Ce serait une réforme en trompe l’Å“il qui ressemblerait à de la démagogie. Notre secteur mérite des vraies mesures et de la clarté.
PS : L’Université sera aussi l’occasion de la première intervention du nouveau président de l’Ademe, un proche du Chef de l’Etat, sur le sujet. Est-ce un signe de l’intérêt suscité par l’autoconsommation jusqu’au plus haut sommet de l’Etat ?
DB : L’Ademe est au côté d’Enerplan pour la promotion de l’autoconsommation depuis 3 ans. L’agence Å“uvre par ailleurs à faire émerger ce marché. Nous sommes honorés qu’Arnaud LEROY le nouveau président de l’Ademe intervienne à notre Université d’été. Il partage notre vision sur le formidable potentiel que recèle l’autoconsommation photovoltaïque, une opportunité pour le pays et ses territoires.
Etre acteur de la transition énergétique chez soi
PS : Comment expliquez-vous le fort engouement suscité par l’autoconsommation solaire individuelle et collective au sein de la filière solaire mais aussi de l’opinion toute entière ? N’est-elle pas le levier tant attendu pour une généralisation de l’énergie solaire, un élan porté d’ailleurs par cette université d’été ?
DB : L’engouement est fort parce que l’énergie solaire est très populaire dans l’opinion publique et que l’autoconsommation permet d’être acteur directement dans la transition énergétique chez soi. L’autoconsommation PV, c’est l’énergie des territoires et des citoyens, avec des avancées technologiques disruptives qui ouvrent l’horizon des possibles.