La baisse de 12% des tarifs photovoltaïques n’en finit pas de provoquer des réactions de professionnels. Parmi ceux-ci Daniel Bour, le PDG de Sunnco Grands Comptes, qui ne se dit pas surpris par ce qui arrive, affiche sa profonde déception. « Le gouvernement tape d’abord pour discuter ensuite. C’est un manque de respect absolu des entreprises. Le pire est que nous sommes tous d’accord sur un ajustement nécessaire des tarifs. Cette manière aveugle et unilatérale de procéder est en totale incohérence avec les discours du Grenelle sur la création d’une filière, la création d’emplois. Nous venons de créer huit mille emplois en peu de temps. Cela n’est pas pris en compte » vilipende le chef d’entreprise.
Autre grief : les chiffres farfelus sur lesquels s’appuie le ministère. « Dans la liste d’attente, ils confondent les gens qui ont déposé avec ceux qui vont réellement réaliser les installations. De nombreux promoteurs ne trouvent pas de financement. L’arrêté de mars avait d’ailleurs déjà fait l’effet d’un coup de semonce. Nous avions plusieurs mois avant de retrouver la confiance des banquiers. Et puis ne soyons pas dupes. A chaque fois que le tarif baisse, de nombreux sites, notamment au Nord de la Loire, ne deviennent plus rentables » déplore-t-il. Suite à cette nouvelle mesure, Sunnco Grands Comptes envisage ainsi de privilégier les grandes toitures dans le bassin Méditerranéen mais également les centrales au sol.
Daniel Bour n’admet pas non plus les discours récurrents sur les profiteurs qu’ils jugent lénifiants. « De notre côté, nous avions passé un partenariat avec des fabricants français de panneaux pour répondre à des appels d’offre. Nous avons joué le jeu. Avec une baisse de 12%, la tentation sera d’aller vers des panneaux moins chers. En fait, nous sollicitons une démarche responsable, sans soubresaut tous les six mois, sous prétexte que le marché allemand pèse 6GW par an. On compare des choses incomparables » s’alarme Daniel Bour. « Mettons nous autour d’une table et avançons ensemble » suggère-t-il. Vous avez dit négociations ?