Les centrales solaires thermiques de grande dimension peuvent rendre les réseaux de chaleur européens encore plus respectueux de l’environnement. Ces systèmes complètent parfaitement les réseaux de chaleur alimentés par des cogénérations en cette période de transition énergétique. Environ 110 experts du solaire thermique et des réseaux de chaleur provenant de 13 pays se sont retrouvés à la 2ème édition de la Conférence sur les Réseaux de Chaleur Solaire. Ces rencontres, qui se sont déroulées les 3 et 4 Mai à Hambourg, en Allemagne, on été l’occasion d’échanger et partager les connaissances et de discuter de stratégies communes à développer.
Avec le débat sur la transition énergétique, l’énergie solaire thermique devient de plus en plus intéressante pour les operateurs de réseaux de chaleur. En effet, le marché de l’électricité est en train de subir des changements radicaux au niveau européen. L’augmentation des productions d’électricité d’origine photovoltaïque et éolienne met en effet la pression sur les coûts de l’électricité, forçant notamment les installations de cogénération à travailler à la limite de leur compétitivité économique. Il est de plus en plus fréquent dans certains pays européens que les coûts du marché de l’électricité deviennent plus bas que les coûts d’opération des installations de cogénération à certaines périodes.
La chaleur, considérée jusqu’à maintenant comme la partie ‘gratuite’ de la production d’électricité, doit alors être produite, à des coûts plus importants, par des chaudières. « Dans ce cas, le solaire thermique est un complément parfait, comme le démontre de nombreuses réalisations au Danemark » précise Thomas Pauschinger, membre exécutif de l’institut de recherche SOLITES à Stuttgart (Allemagne) et co-organisateur de l’évènement. Des coûts fixes dans le temps et la sécurité de l’approvisionnement sont les autres arguments clés en faveur du solaire thermique. « Plus le prix des combustibles fossiles augmentera, plus le solaire thermique sera une alternative financièrement intéressante », explique John Miller, chef du département de la politique énergétique de l’association allemande sur les réseaux de chaleur AGWF.
Lors de la visite technique, les participants de la conférence ont eu l’opportunité de découvrir une opération phare en Allemagne : l’«Energie Bunker». Sur le toit d’un immense bunker de la seconde guerre mondiale reconverti, la plus grande centrale solaire d’Allemagne avec des capteurs à tubes sous vide a été construite. D’une surface d’environ 1350 m², elle produit 600 MWh d’énergie solaire thermique par an, qui alimentent un réseau de chaleur local appartenant lui aussi à l’opérateur de la ville : Hamburg Energie. A proximité de cette installation, dans le quartier de Willhelmsburg Mitte, Hambourg Energie exploite également un réseau de chaleur sur lequel les clients peuvent se raccorder non seulement pour puiser mais aussi pour ré-injecter de la chaleur d’origine renouvelable sur le réseau. L’opérateur énergétique de la ville a accueilli la conférence dans l’un de ses sites historique, un ancien centre de traitement des eaux.
Lors de cette seconde conférence sur les réseaux de chaleur solaire, de nombreux projets de différents pays ont été présentés, parmi eux le Canada, le Chili et bien sûr le Danemark. La conférence a ciblé les échanges sur les conditions techniques et règlementaires, ainsi que sur les contextes politiques au niveau international. Elle a été organisée dans le cadre du projet européen SDHPlus.
Encadré
La France très active lors de cette 2ème conférence sur les réseaux de chaleur solaire
Deux projets d’installations solaires françaises à Chambéry (Ecoquartier Villeneuve) et à Châteaubriant ont été présentés lors de la conférence. Ils sont tout deux très différents puisque le premier concerne la réalisation d’un sous-réseau de chaleur basse température avec installations décentralisées et stockage inter saisonnier. Le second concerne la réalisation d’une centrale au sol connectée à un réseau existant. Ces deux projets deviendront peut être prochainement des opérations phares dans le domaine des réseaux de chaleur solaire ! Une description de ces deux installations est disponibles en français sur le site www.solardistrictheating.eu (rubrique Document / Case studies).
Lors de cette conférence le projet collaboratif français « Smart Grid Solaire Thermique », soutenu par l’ADEME et financé dans le cadre des investissements d’avenir, a aussi été présenté sous forme d’un poster.
L’association AMORCE a présenté un comparatif des prix vus par l’utilisateur, pour des solutions réseau de chaleur solaire, chaudière individuelle gaz ou chauffage et eau chaude sanitaire électrique dans la construction neuve. Si le prix du kWh de ces deux dernières énergies est bas, il ne faut pas oublier de comparer le prix global, incluant la maintenance, l’investissement des appareils de production et l’abonnement ! Dans ces conditions, il est évident que le coût se révèle, pour l’utilisateur final, bien moindre dans le cas des réseaux de chaleur que dans le cas des systèmes de production individuels.
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