Dans le quotidien Les Echos de ce jour, Jean-Bernard Lévy, PDG d’EDF, annonce que son groupe doublera son parc renouvelable en Europe d’ici à 2030. Et se fend d’une comparaison plutôt spécieuse entre nucléaire et renouvelable solaire/éolien !
A la question : « Le nucléaire reste-t-il pertinent, alors que le solaire et l’éolien deviennent -compétitifs ? », Jean-Bernard Lévy argumente que le « parc nucléaire actuel est plus compétitif, mais l’éolien et le solaire bénéficient de subventions et d’une obligation d’achat ». Il compare donc le parc nucléaire actuel, hors externalités et notamment hors prix réels du démantèlement qui explosent partout où le processus a été enclenché, avec le renouvelable subventionné en pleine phase de consolidation. Et pourquoi ne pas comparer le coût du kWh d’un EPR flambant neuf qui vient de dépasser les 10 milliards d’euros d’investissement avec celui produit par une centrale solaire issue d’un Appel d’offre CRE ! Le nucléaire n’y serait pas à son avantage.
Jean-Bernard Lévy poursuit : « On ne peut pas prévoir finement le coût de chaque énergie en 2040. Le solaire est très intéressant parce que la technologie continue à s’améliorer et que les coûts baissent. Mais la prédictibilité du nucléaire sera valorisée : en France, le solaire ne fonctionne que 14 % du temps, et l’éolien 23 %. Tant que nous ne sommes pas capables de stocker l’énergie, nucléaire et renouvelables sont complémentaires. C’est tout le sens des orientations stratégiques du mix de production d’EDF ». Jean-Bernard Lévy omet les progrès considérables réalisés en matière de stockage qui devraient changer la donne plus rapidement que prévu et amélioré encore la compétitivité des renouvelables et leur prédictibilité.