Jean-Michel GERMA, ancien Président débarqué de la Compagnie du Vent ne quitte plus les prétoires : la Cour d’Appel de Paris vient de décider que sa révocation était normale, par arrêt du 8 novembre 2016. Il comparaissait par ailleurs le 11 octobre, accusé au pénal de diffamation par ENGIE devant la Cour d’Appel de Montpellier.
Il semble bien que le vent tourne pour Jean-Michel GERMA. Cela devient une habitude fâcheuse : en ses temps houleux, Jean-Michel GERMA a pris ses habitudes devant les Tribunaux. Le 11 octobre, il s’est accroché à la barre pour essuyer les vents contraires d’ENGIE. Nous avions relaté, dans notre édition du 11 octobre 2015, les poursuites judiciaires pour diffamation dont faisait l’objet celui qui n’est plus aujourd’hui qu’un actionnaire minoritaire de la Compagnie du Vent créée en 1999.
Le deuxième acte judiciaire se jouait devant la Cour d’Appel de Montpellier le 11 octobre dernier. Les débats furent longs. Et le thermomètre est monté à l’audience. Récit des faits : la cause du courroux d’ENGIE est simple à comprendre. Jean-Michel GERMA avait mis en cause dans les colonnes de nos confrères du Midi Libre et du Figaro, en 2011, le géant français, allant jusqu’à insinuer qu’ENGIE aurait voulu s’accaparer les actifs et le savoir-faire de la PME pionnière de l’éolien en France. Jean-Michel GERMA en avait cédé la majorité du capital en 2007. Le propos était inacceptable pour ENGIE, qui déposait une plainte pénale visant Jean-Michel GERMA : aussitôt dit, aussitôt fait, Jean-Michel GERMA se retrouvait mis en examen pour diffamation publique et renvoyé en correctionnel. C’est cette affaire qui se rejouait en appel devant la Cour de Montpellier, présidée par Monsieur Dominique de TALANCE, magistrat au caractère bien trempé, ancien Juge d’Instruction, qui connaît bien les affaires orageuses.
A la barre, seul, Jean-Michel GERMA tentait de justifier ses propos. Mais les éclairs allaient fuser et le temps s’assombrir pour l’ancien Président de la Compagnie du Vent. Très en verve, Maître Olivier BARATELLI du barreau de Paris, avocat d’ENGIE, soufflait aux oreilles de Jean-Michel GERMA qui se cramponnait à la barre. Il rappelait toutes les procédures judiciaires que ce « chicaneur professionnel » avait tenté, pas toujours avec succès, d’engager contre l’électricien français. L’avocat du géant de l’énergie tonnait avec talent contre Jean-Michel GERMA, et rappelait que GERMA avait déjà été sanctionné par la justice pour abus de minorité. Jean-Michel GERMA a fait preuve d’une « obstruction systématique, c’est un empêcheur de tourner en rond ».
L’avocat rappelait ensuite que « début 2011, Jean-Michel GERMA avait été révoqué de son poste de Président » en raison de son attitude. C’est d’ailleurs cette révocation que la Cour d’Appel de Paris, dans un arrêt du 8 novembre 2016, vient de valider. La Cour d’Appel de Paris vient d’indiquer que « si un dirigeant social à un devoir d’informer les associés sur ce qui pourrait être contraire à l’intérêt social et de les alerter sur le caractère qu’il considère nuisible de leurs projets ou de leurs décisions, cependant cette information doit se situer dans le cadre d’un dialogue constructif et non conflictuel ». Cet arrêt stigmatise le fait que Jean-Michel GERMA a refusé « d’admettre les choix opérés par l’associé majoritaire ». Cet arrêt de la Cour d’Appel de Paris évoquait même les propos que Jean-Michel GERMA avait tenus le 18 octobre 2011 dans Le Midi Libre. C’est ce propos qui valait à Jean-Michel GERMA ses poursuites en diffamation à Montpellier.
De son côté, l’avocat de Jean-Michel GERMA répliquait en considérant que le propos de Jean-Michel GERMA était certes vif, peut-être parfois excessif, mais il reflétait ses convictions et réclamait au Tribunal le bénéfice de la bonne foi. L’audience mouvementée était longue, les vents ne retombaient qu’à 22 heures, à la fin de l’audience. Il faisait nuit sur Montpellier. Le délibéré sera rendu au grand jour le 14 décembre. On saura si la foudre judiciaire s’abat une nouvelle fois sur Jean-Michel GERMA.