Que ce soit dernièrement en Californie, où l’opérateur du réseau californien ISO a demandé aux habitants, par SMS, de limiter leur consommation d’énergie, ou au Bangladesh où une panne de courant massive a plongé 140 millions de personnes dans l’obscurité pendant plus de six heures, la planète fait face à une crise mondiale de l’énergie. Et cette crise révèle notre dépendance excessive à l’égard des combustibles fossiles et la nécessité de transformer le réseau pour mieux soutenir la transition vers les énergies renouvelables. Dans un monde où écologie ne peut pas s’envisager sans numérique, voici quatre approches intéressantes pour faire face à la crise de l’énergie.
Récupérer l’énergie solaire depuis l’espace
Des scientifiques ont proposé de construire un satellite capable de capter l’énergie solaire et de l’envoyer sur Terre pour l’utiliser.  Ce projet, bien qu’il soit encore loin d’être achevé, est connu sous le nom de Solaris.
Si le concept d’énergie solaire spatiale est théoriquement possible, le projet ne sera pas facile à réaliser. Des avancées technologiques sont nécessaires, notamment en ce qui concerne la fabrication dans l’espace et l’assemblage robotisé, les cellules photovoltaïques à haut rendement, l’électronique de grande puissance et la formation de faisceaux de radiofréquences.
Quels bénéfices espérer ?
Des scientifiques à l’avant-garde des nouvelles technologies expérimentent des solutions pour résoudre ce problème mondial. S’ils y parviennent, l’énergie solaire spatiale sera bien placée pour devenir une source d’énergie propre, abondante et sûre.
La double vie des batteries de voitures électriques, en mobilité et en stockage stationnaire solaire
Les gouvernements du monde entier soutiennent la technologie des véhicules électriques (VE). L’UE (Union européenne), le Royaume-Uni, l’Islande et la Norvège espèrent interdire progressivement la vente de nouveaux véhicules à essence et diesel d’ici 2030 ou 2035. Aux États-Unis, la Californie, le Colorado, le Massachusetts, le New Jersey et Washington interdisent la vente de nouveaux véhicules à essence à partir de 2035. L’Inde vise à disposer d’un parc de VE de 40 % d’ici 2030, et la Chine – qui en compte le plus grand nombre actuellement – s’est fixé pour objectif d’en avoir au moins un sur cinq d’ici 2025. Si les VE sont considérés comme l’un des modes de transport les plus durables, le processus de fabrication des batteries reste préoccupant.
Quels bénéfices espérer ?
Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology affirment que les batteries usagées des véhicules électriques peuvent être réutilisées pendant au moins une décennie comme stockage de secours pour l’énergie solaire et pourraient soutenir les réseaux électriques, en réduisant les coûts pendant les périodes de pointe, en fournissant une alimentation de secours et en complétant les sources d’énergie renouvelables telles que le solaire et l’éolien. Selon McKinsey, d’ici à 2030, les batteries de VE mises hors service pourraient fournir 200 gigawattheures de stockage d’énergie par an au niveau mondial.
L’IA pour réduire la consommation d’énergie
Les bâtiments sont responsables de près d’un tiers de la consommation totale d’énergie dans le monde. Et seuls 20 % des bâtiments en 2050 seront neufs. Par conséquent, l’optimisation des systèmes énergétiques dans les bâtiments existants doit être prioritaire. La modernisation des anciens bâtiments avec des solutions basées sur l’IA et l’IoT les rendra plus efficaces. L’accès à de meilleures données, à des méthodes de construction modernes et à un état d’esprit axé sur le numérique – comme l’utilisation de nouvelles techniques de relevé numérique, notamment la photogrammétrie avec des drones pour créer rapidement des modèles 3D des actifs construits – pourrait donner le coup d’envoi d’une révolution en matière de rénovation.
L’exemple le plus célèbre est probablement celui de l’Empire State Building. Doté de technologies de pointe, telles que la technologie des capteurs sans fil pour contrôler le refroidissement, l’électricité, la température ambiante et la qualité de l’air intérieur, ce bâtiment emblématique de New York est un modèle de modernisation. L’un des locataires, Skanska USA, qui occupe le 32e étage, a bénéficié d’une réduction de 57 % de ses dépenses d’électricité par rapport à sa résidence précédente.
Quels bénéfices espérer ?
De nombreux bâtiments existants sont inefficaces et énergivores. L’IA et les applications IoT (Internet des objets) peuvent remplacer l’exploitation des bâtiments par un modèle centralisé, basé sur le cloud, qui offre une visibilité complète sur tous les systèmes et permet aux individus et aux organisations de rester maîtres de la gestion de la consommation d’énergie.
Les micro-réseaux des petites communautés pour réaliser des économies d’énergie
Les économies d’énergie sont essentielles pour les ménages comme pour les grandes entreprises. L’objectif est de réduire les coûts et d’améliorer le rendement énergétique. Pour y parvenir, les micro-réseaux sont des tendances émergentes qui ont des implications considérables pour les énergies renouvelables. À San Diego, des micro-réseaux sont déjà en place dans le port, le zoo et deux bases militaires. La ville du sud de la Californie envisage de mettre en place huit autres micro-réseaux pour ses installations, notamment pour l’énergie solaire, le stockage et la recharge des véhicules électriques. Les micro-réseaux fonctionnent de manière indépendante, offrent souplesse et adaptabilité et peuvent renforcer la résilience du réseau tout en atténuant les perturbations, même en cas de panne.
Quels bénéfices espérer ?
Les micro-réseaux pourraient contribuer à réduire les coûts énergétiques des foyers, des communautés et des petites entreprises en temps de crise. Par exemple, lorsque l’ouragan Sandy a frappé le New Jersey en 2012, l’université de Princeton a montré comment maintenir l’électricité pour les résidents, les secouristes et les installations essentielles grâce à son micro-réseau qui a produit toute l’électricité pour le campus.