Le 12è colloque du Syndicat des Énergies Renouvelables s’est tenu le Mardi 1er Février dernier, sous la présidence de André Antolini. Autour du thème « Énergies renouvelables: fantasmes et réalités », de nombreux chefs d’entreprises, responsables d’associations et politiques se sont succédés devant un auditoire d’un millier de personnes au CNIT de la Défense, près de Paris.
Mais l’élément-clé et attendu de la journée reste l’intervention de Nathalie Kosciusko-Morizet, Ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement.
Son mot d’ordre concernant la filière du photovoltaïque: apaiser les esprits après la tempête déclenchée par le moratoire, et reprendre dans l’ordre les objectifs à atteindre. Pas de coup de théâtre, mais une mise au point dans une ambiance musclée!
Dans un amphithéâtre bondé, tous les participants attendent avec impatience la déclaration officielle du ministère par la voix de Nathalie Kosciusko-Morizet, espérant par là -même peut-être une explication, une lumière sur le coup de tonnerre qui s’est abattu sur la filière du photovoltaïque le 9 Décembre dernier.
De beaux projets et d’autres moins légitimes
« Le gouvernement souhaite avoir une filière d’excellence dans le domaine de l’énergie solaire », a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet, avant de qualifier de « très difficile » la décision du moratoire du 9 Décembre dernier. « C’est un signal envoyé à la filière: il y a eu de beaux projets et d’autres moins légitimes. Mais il est impossible juridiquement de faire un tri; le seul critère, c’est celui de la puissance», précise t-elle.
En effet, Eric Besson, Ministre chargé de l’Industrie, de l’Energie et de l’Économie numérique, présent lui aussi lors du colloque, a rappelé que « la mesure de suspension des tarifs de rachat prise par le gouvernement ne concerne en effet pas les installations résidentielles, tandis que sur les 5300 MW de projets de centrales au sol ou de grandes toitures en file d’attente, plus de la moitié n’est pas concernée par le décret de suspension de tarif de rachat. »,Mais, quid des autres projets, qui ne possèdent à ce jour plus aucun tarif ?
Régulation en volume de CSPE
A ce sujet, le SER, par la voix de son président André Antolini, a demandé:
- la mise en place d’une régulation par le volume de CSPE plutôt que par le volume de puissance, ce qui devrait permettre une croissance significative du marché
- la mise en place d’un mécanisme de transition permettant une sortie du moratoire qui préserve les emplois et l’activité du solaire
- la création d’une gouvernance au sein du comité de suivi des énergies renouvelables du Conseil Supérieur de l’Énergie afin d’assurer un pilotage
une publication régulière et exhaustive des files d’attentes.
A ces doléances, Nathalie Kosciusko-Morizet a entendu la proposition de régulation en volume de CSPE et non en volume de puissance.
« La transparence sur les coûts est également indispensable », ajoute t-elle. « Les français sont prêts à accepter la part de financement des énergies renouvelables sur la facture d’électricité ».
Alors que la ministre concèdera volontiers un mea-culpa quant à la trop grande variabilité dans la filière du photovoltaïque ces dernières années, qui entame la confiance des investisseurs, elle sera par contre péremptoire sur le véritable argument qui a déclenché le moratoire du 9 Décembre: à savoir, « le seul chiffre sur lequel il vaille la peine de s’arrêter, celui du déficit de la filière du photovoltaïque: 1 milliard et demi d’euros. », assène t-elle.
L’issue du moratoire est prévue pour le 11 février prochain, date à laquelle messieurs Charpin et Trink remettront leurs conclusions à Eric Besson et Nathalie Kosciusko-Morizet, qui prendront à leur tour les mesures règlementaire relatives au nouveau cadre de soutien.
Éolien: un appel d’offre offshore de 3000 MW lancé
La ministre Nathalie Kosciusko-Morizet l’a redit, « la France a tous les atouts- techniques, technologiques, géographiques..- pour devenir une puissance des énergies renouvelables mondiale, en particulier sur la filière de l’éolien offshore ». Dans cette ambition de développer une filière industrielle française, Nicolas Sarkozy a annoncé le 25 Janvier dernier le lancement d’un appel d’offres de 3000 MW. « Cet appel d’offres doit accompagner l’essor de la filière éolienne offshore sur le marché national et à l’export, et permettre d’en optimiser les retombées économiques et industrielles », a précisé lors de son intervention Eric Besson. « Si l’ensemble de ces conditions de succès sont réunies, ce seront plus de 10 000 emplois directs qui devraient être crées d’ici 2020 ».
Les candidats à cet appel d’offres ont jusqu’à fin novembre 2011 pour faire une proposition. La décision d’attribution sera prise au premier semestre 2012, et les premiers parcs éoliens pourront alors voir le jour à l’horizon 2015.
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