En cette année 2018, la révolution tant attendue du stockage solaire devient une réalité. Ce stockage solaire sera en tous les cas l’une des attractions du salon SMART ENERGIES les 5 et 6 juin prochain à l’Espace Grande Arche de Paris !
Avec un marché des batteries électriques qui sera multiplié par 64 d’ici 2030 (d’après une étude de la Bloomberg New Energy Finance), les technologies du stockage alliés aux énergies renouvelables sont en passe de faire entrer l’ensemble des parties prenantes de la filière énergie solaire dans une toute nouvelle ère : celle de la transition énergétique. Elles offrent aux industriels le troisième plus gros secteur consommateur d’énergie en France des opportunités inédites de performance.
L’autoconsommation à l’échelle industrielle est désormais possible
De cette révolution technologique, Clément Neyrial, jeune dirigeant de la société CN Industrie, en a fait une réalité économique, grâce au stockage par batterie, axe clé de sa stratégie d’intelligence énergétique. Au congrès Smart Energies, l’industriel plaidera pour le système d’autoconsommation d’électricité par batterie. Une innovation de rupture installée depuis peu dans son usine de doming, démontrant que grâce au stockage, l’autoconsommation à l’échelle industrielle est possible.
Un taux d’autoconsommation de 99 % grâce au stockage
Brioude, près de Clermont-Ferrand, son usine de 1 500 m² labellisée est pionnière en matière d’autoconsommation en industrie. La clé de voûte du dispositif : une centrale photovoltaïque s’étendant sur une toiture de 1 000 m². Sa capacité de 115 kWh, couplée à une batterie pouvant stocker 100 kWh, permet à l’usine de couvrir 80 % de son besoin total en énergie. « Certains mois, l’entreprise est en mesure de consommer 99 % de l’énergie produite », ajoute son fondateur.
CN Industrie est la seconde entreprise française à s’être dotée d’une batterie de stockage électrique Powerpack, conçue par Tesla, dont la fulgurante progression sur le marché doit inspirer les patrons d’industrie. Technologie de rupture, « C’est grâce à la batterie que l’autoconsommation prend sens » , explique Clément Neyrial. « Elle fait tampon entre notre production d’énergie et notre consommation. Nous pouvons la recharger en heures creuses, donc elle alimente l’usine le matin, jusqu’au lever du soleil. »
Maîtriser la chaîne de production de bout en bout
« Une usine, c’est un écosystème », affirme Clément Neyrial, pour qui maîtriser la chaîne de production dans son entièreté est crucial. « L’énergie fait partie de ce tout, il était logique de la produire nous-mêmes ». Aussi loin qu’il se souvienne, il s’est toujours préoccupé de l’empreinte écologique de son entreprise. L’entrepreneur, qui a créé sa société à 22 ans, a d’abord eu le souci des déchets. « Dès le départ, nous avons veillé à recycler les solvants, à gaspiller le moins possible notre matière première, la résine. » Optant pour des voitures électriques, il a également installé une borne de recharge ouverte aux passants.
Côté finances, l’entrepreneur a investi 150 000 euros, qui seront amortis en dix ans dans le pire des cas. Clément Neyrial est formel : « Notre dispositif est rentable. Ce qui freine encore les industriels, c’est qu’ils voudraient que cela le soit immédiatement ». Selon une étude de l’ADEME parue en mars 2018, il existe des solutions adaptées pour chaque secteur industriel. Avec le goût du défi, l’entrepreneur ajoute : « Les entrepreneurs ont peur de prendre des risques ! »
La décentralisation de la filière énergie ne fait que commencer
Si l’installation de Clément Neyrial est unique en France, il est conforté par les initiatives qui essaiment dans le monde, tels les projets pharaoniques d’Elon Musk, les « gigafactories » avec notamment son usine de batteries dans le Nevada, qui s’étend sur 900 000 m² ; ou encore les différents projets qui se développent jour après jour en Allemagne, Italie et au Royaume Uni, « qui sont clairement en avance sur ces sujets par rapport à la France ». Lors de son intervention à Smart Energies, Clément Neyrial entend montrer que cette technologie de rupture est d’une simplicité accessible à tous les entrepreneurs. « Dans l’entreprise, nous avons de grands graphiques pédagogiques qui nous renseignent en temps réel sur notre consommation », précise-t-il. « Il suffit de sauter le pas. »
L’installation attire des curieux, qui affluent pour visiter son usine et découvrir cette stratégie novatrice s’inscrivant clairement dans le mouvement de décentralisation de l’énergie, qui s’installe peu à peu à travers le monde. « Des entrepreneurs, des personnes du secteur de l’énergie, des politiques… ». Si Clément Neyrial accueille tout ce monde et parle volontiers de sa stratégie forte, c’est parce que pour lui, « l’entreprise a un rôle sociétal important, elle doit montrer l’exemple ».