Ce guide apporte un éclairage sur le changement de paradigme qu’opère la filière photovoltaïque en France, sous l’effet de la compétitivité (coûts divisés par 6 entre 2007 et 2014) et de l’atteinte partielle de la parité réseau à partir de 2017(coût du kWh photovoltaïque produit égal au coût du kWh acheté sur le réseau de distribution électrique). Pour les secteurs tertiaire, industriel et agricole, la production PV est souvent synchrone avec les consommations et l’autoconsommation fait désormais sens : forte baisse de la pointe d’injection et taux d’autoconsommation élevé, voire baisse de la pointe de soutirage sur le réseau électrique, et « stabilisation » des coûts de l’électricité sur la vingtaine d’année à venir. Ce guide destiné aux maîtres d’ouvrage n’a pas vocation à être exhaustif sur tous les sujets, schémas électrique et solutions techniques et juridiques connues à ce jour, mais il donne une méthodologie sur la conduite d’un projet, ainsi que les clés pour aborder de manière éclairée les échanges avec les différents intervenants pour une autoconsommation réussie.
Trois questions à Jean-Yves Quinette, docteur ingénieur et co-fondateur du bureau d’études Tecsol
Plein Soleil : Vous avez été le principal artisan de la rédaction de cet ouvrage dédié à l’autoconsommation. Pourquoi ce guide et pourquoi maintenant ?
JYQ : Nous avons des demandes fortes de la part des maîtres d’ouvrage qui nous questionnent sur le sujet. Ils ne savent pas vraiment par quel bout prendre l’autoconsommation. L’Ademe a ainsi identifié de réels besoins de pédagogie. Ce guide est donc une synthèse à la date de juin 2017, sur l’autoconsommation autour des aspects réglementaires, économiques, techniques, de sécurité aussi à destination des mondes tertiaire, agricole et industriel. Nous ne prétendons pas répondre à toutes les questions comme sur la fiscalité par exemple car l’autoconsommation en est à ses balbutiements. De même, nous avons davantage axé nos propos sur l’autoconsommation individuelle, la collective étant encore en gestation sur de nombreux points.
PS : L’autoconsommation est-elle d’ores et déjà rentable et dans quels cas?
JYQ : Bien sûr. Et le guide donne des exemples chiffrés de cas pour lesquels l’autoconsommation est déjà pertinente et favorable. Un projet de petit tertiaire ou d’agriculture avec un tarif d’électricité type jaune ou bleu pro et une courbe de consommation en phase avec la production et le tour est joué. Nous évoquons un exemple dans l’élevage : une salle de traite avec des robots et des frigos pour la conservation du lait qui tournent toute la journée 7 jours sur 7. L’idée est de bien montrer que l’autoconsommation dépend beaucoup des jours d’utilisation de l’installation. N’oublions qu’avec les week-ends et les jours fériés, les bureaux sont fermés un tiers du temps dans l’année. Un toit-terrasse ou un espace simple d’accès est également bienvenu pour faciliter l’implantation et la maintenance des centrales, et donc assurer les coûts les plus faibles.
PS : Il n’y a donc désormais plus d’obstacle à l’autoconsommation ?
JYQ : Il ne faut pas aller trop vite en besogne. Cela demeure malgré tout complexe entre l’autoconsommation totale où l’on s’engage à ne pas injecter et celle avec injection de surplus à contractualiser avec Enedis et EDF, avec de lourdes conformités à la clé. Ces installations en autoconsommation demandent également une phase de dimensionnement par rapport aux besoins avec l’appui d’un bureau d’études. Ces études peuvent être subventionnées par l’Ademe qui a élaboré un cahier des charges très complet en la matière. Pour le reste, j’encourage les maîtres d’ouvrage à envisager l’autoconsommation accompagnés par un bureau d’études compétent ! D’autant que les prix du solaire n’ont pas fini de baisser.
Guide pour la réalisation de projets photovoltaïques en autoconsommation
Secteurs tertiaire industriel et agricole
Prix : 15 euros. A commander sur le site de l’Ademe.
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