C’est à lire / La Boulangerie solaire – Un exemple pour un avenir radieux de Arnaud Crétot

Face à l’explosion vertigineuse des factures d’électricité et à la crise des petits boulangers, nous assistons à l’effondrement de notre modèle actuel. D’autres modèles sont possibles. Le livre La Boulangerie Solaire, à paraître en mars, déjà attendu, peut être une réponse à la crise énergétique qui touche les boulangers.

Arnaud Crétot, “ingénieur-artisan”, a créé Néoloco, première activité de boulangerie-torréfaction solaire artisanale en Europe (Normandie) qui fonctionne selon un mode de production permettant de réduire la consommation d’énergie et la dépendance aux énergies fossiles ; un modèle économique qui fonctionne, de manière sobre et rentable. NéoLoco emploie aujourd’hui 3 salariés.

« L’idée est au fond très simple : le soleil offre une quantité d’énergie thermique importante que l’on n’exploite pas du tout (au moins en Europe) pour chauffer, griller ou cuire de manière directe des aliments – en l’occurrence du pain, de la pâtisserie, des pizzas, etc. En exploitant un ensemble de miroirs mobiles, on parvient à concentrer les rayons du soleil vers un foyer central où est placé un four à pain. J’utilise un four Lytefire de la société Solar Fire (dont je suis le cofondateur), qui exploite ce procédé. On parvient même à cuire en hive­r (par temps clair) ! En doublant la surface de miroirs, on peut doubler la puissance de chauffe, et donc la capacité de production. L’impact écologique de ce système de cuisson est aussi très faible. Sur le plan économique, le calcul est rapide ! Qu’il s’agisse de pains moelleux cuits en moules ou de tourtes rustiques cuites sur soles, les produits obtenus ont une croûte bien grillée et une mie parfaitement alvéolée, bien dans les codes de consommation actuels » souligne l’ingénieux boulanger.

Pour cet ingénieur en thermique énergétique, aujourd’hui artisan boulanger-torréfacteur, les solutions aux défis actuels sont sociétales et organisationnelles avant d’être techniques. À travers son expérience d’artisan solaire, il remet en cause le modèle économique actuel en flux tendu et démontre qu’un autre modèle économique, énergétique et social, basé sur l’utilisation des énergies renouvelables intermittentes, sur la relocalisation des ressources et sur le low-tech, est possible. En France, son four solaire constitue une vraie solution pour les boulangeries rurales souhaitant sortir de leur dépendance aux énergies fossiles ou à l’électricité issue du nucléaire. En ville, il est aussi possible d’exploiter les toitures-terrasse, par exemple, sachant qu’il n’y a pas, ou très peu, de fumées.

“L’argument qui consiste à dire que les énergies intermittentes ne sont pas adaptées à faire tourner l’économie, c’est vrai : elles ne sont pas adaptées à faire tourner l’économie pensée pour tourner sur des énergies continues. En revanche, si on a des organisations économiques qui sont pensées pour tourner sur une énergie intermittente, eh ben là, il n’y a aucun problème ! Nous, ce qu’on veut, c’est des boulangers qui fournissent du pain et qui soient durables, mais pas seulement pour les 10 ou 20 prochaines années. On veut que dans 100 ans il y ait encore du pain. Donc il faut des modes d’organisation qui soient vraiment soutenables.” confie Arnaud Crétot.

La Boulangerie solaire – Un exemple pour un avenir radieux

En librairies dès le 14 mars – 96 pages – 10€ – Coll. Champs d’action – Editions Terre vivante

Livre en précommande sur la Fnac.

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