Depuis quelques semaines, à l’entrée de Monaco, les automobilistes ne peuvent pas ne pas voir la très seyante couronne photovoltaïque qui trône au sommet du nouveau lycée-collège François d’Assise Nicolas Barré de la Principauté. Un exemple de BIPV particulièrement réussi, constitué de structures et de modules français et monté par des acrobates. Vertiges photovoltaïques !
La toiture-terrasse du Lycée-Collège François d’Assise Nicolas Barré (FANB) a été aménagée pour devenir une cour de récréation. Afin de cacher le filet de protection et les volets métalliques installés pour éviter aux ballons ou autres objets de tomber sur la chaussée, l’architecte du projet Jahlan Cherif a eu l’idée de réaliser cette structure photovoltaïque à l’esthétique originale en écailles.
Des modules sur mesure signés VMH
Dès 2015, la société Solar Structure a donc été mandaté pour initier l’étude d’une structure pour une pose en parement écaille sur la façade et en toiture. « Notre système est conçu et fabriqué pour la fixation de modules bi-verres de 1 250 x 355 mm sur une ossature tubulaire en inox 316 capable de résister au vent et à l’air marin très présent en Principauté. Après plusieurs échanges la solution à évoluer vers un concept de sous ensembles de modules 4×5 et 5×5 combinant tubes et pliage en inox 316» précise Laurent Cuzzaini, responsable commercial Solar Structure.
Côté modules photovoltaïque, la société française VMH Energies a été sollicitée pour sa capacité à réaliser des produits sur mesure, des sortes de moutons à cinq pattes. Elle fabrique ce type de capteurs dans son usine de Tourouvre, non loin d’Alençon, en Normandie, la même usine où sont fabriquées les tuiles photovoltaïques Megaslate, seules tuiles françaises présentes sur la liste verte d’AQC et qui disposent d’un ATEC. « Cette usine à la capacité de production de 20 MW annuel s’est adaptée pour fournir cette mini-série de modules (moins de 400 unités ) de 60 Wc constitués de 14 cellules chacun. Une première pour l’entreprise pour un volume aussi faible ! » précise Christophe Coeuru, responsable commercial de VMH Energies.
Un chantier acrobatique
Les travaux pour le montage de l’installation photovoltaïque ont débuté en octobre 2018. Le chantier s’est déroulé au-delà du 8ème étage de l’établissement scolaire à plus de 40 mètres de haut. Périlleux ! Une première grille métallique support constituée d’éléments porteurs HEB galvanisé fournie par l’entreprise JB Pastor & Fils a été installée pour encercler le haut du bâtiment. « Nos sous-ensembles ont pu être assemblés sur le sol de la terrasse avec les modules pour ensuite être fixés sur cette ossature support à l’aide d’une grue et d’une équipe spécialisée dans les travaux acrobatiques » ajoute Laurent Cuzzaini. C’est la société Monaco Electricité System (MES) managée par Frédéric Bilger qui a assuré cette délicate opération. « C’était un chantier passionnant mais aussi très exigeant. Nous avons en effet embauché une équipe de techniciens acrobates pour mener à bien notre mission. Il faut vraiment des gens habituer au vide et aux travaux en hauteur pour fixer ce type de structures à 40 mètres de haut » confirme le patron de MES. Quid du côté financier ? Il est évident que pour un tel projet architectural, qui plus est en terres monégasques, la notion de valeur au Wc n’a aucun. L’installation solaire de 23,52 kWc qui servira en autoconsommation aux besoins électriques de l’établissement a été raccordée le 25 janvier dernier. Désormais, Monaco compte une tête couronnée de plus, celle de son nouveau lycée solaire !
Encadré
Les caractéristiques techniques du projet
Modules VMH : 2X7 cellules 60 Wc
392 modules orientés sud
Puissance installée : 23,52 kWc
Fabricant structure: Solar Structure
Fabricant modules: VMH énergies
Installateur: MES Monaco
Architecte: Jahlan Cherif
Démarrage du chantier: Octobre 2018
Fin de chantier: Décembre 2018