RTE vient de publier le bilan prévisionnel pluriannuel de l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité en France continentale, en interaction avec les systèmes voisins. Le Bilan Prévisionnel 2011 prend ainsi en compte les récentes décisions allemandes en matière nucléaire. Dans un contexte de croissance modérée de la consommation, la sécurité d’alimentation électrique devrait être assurée entre 2013 et 2015, échéance de mise en conformité ou de déclassement des groupes thermiques les plus polluants en France et en Europe.
Conformément aux annonces des producteurs, 3,6 GW de groupes charbon seraient ainsi déclassés d’ici fin 2015 tandis que 4,6 GW de groupes fioul pourraient ne plus être disponibles au delà . Dès 2016, un fort besoin de capacité de production ou d’effacement apparaît, que le futur mécanisme d’obligation de capacité prévu par la loi NOME devrait contribuer à satisfaire. Ces conclusions demeurent valides après le retard supplémentaire de l’EPR de Flamanville annoncé le 20 juillet.
Dans le scénario de référence, la consommation croît en moyenne de 1,1% d’ici à 2015 puis 0,6% par an d’ici à 2030. Cette inflexion autour de 2015 est due à l’impact grandissant des mesures d’efficacité énergétique (éclairage, isolation, moteur) et ce malgré le développement d’usages de l’électricité : chauffage électrique (par convecteurs puis par pompes à chaleur, tous deux thermo sensibles), multimédia, cuisson et transport électrique. La consommation serait ainsi de 494 TWh en 2013, 523 en 2020 et 554 en 2030. Les puissances de pointe lors de vagues de froid poursuivent une croissance soutenue à moyen terme avec plus de 101 GW à la pointe décennale en 2013, 107 en 2020 et 113 en 2030, hors effacement.
Le développement du parc éolien devrait se poursuivre au rythme actuel de 1 GW par an, pour une puissance cumulée de 8 GW en 2013, puis 11 GW en 2016, soutenu au delà par le premier appel d’offres pour 3 GW d’éoliennes off-shore. Le nouveau dispositif de soutien à la filière photovoltaïque devrait permettre l’installation de 500 MW par an, pour atteindre 3 GW cumulés en 2013 et 4 GW en 2015. Dans un contexte de renouvellement des concessions, l’hydraulique, première source d’énergie renouvelable, ne devrait pas voir sa contribution augmenter significativement d’ici 2016.
A plus long terme, les analyses prospectives en 2020 et 2030 reposent sur l’hypothèse normative d’un maintien des puissances thermiques existantes auxquelles s’ajoute le cycle combiné à gaz (CCG) en réponse à l’appel d’offres de l’État en Bretagne. Le développement des énergies renouvelables apparaît supérieur à la croissance de la consommation limitant le besoin en puissance de production ou d’effacement.
A la demande du Ministre en charge de l’Energie, et dans la continuité des variantes étudiées dans le Bilan Prévisionnel 2009, RTE a examiné l’impact sur l’équilibre offre-demande d’un scénario de réduction de la capacité nucléaire en France à l’horizon 2030, associée à une plus grande maîtrise de la demande, à un plus fort développement des énergies renouvelables et à un doublement des capacités d’interconnexion. Ces travaux de prospectives à long terme alimentent les corps d’hypothèses utilisées pour le développement du réseau.
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