« Plus qu’un exploit dans l’histoire de l’aviation, c’est un exploit dans l’histoire des énergies renouvelables. C’est maintenant à votre tour d’aller plus loin » a déclaré Bertrand Piccard en débarquant de Solar Impulse 2 lors de l’arrivée de la dernière étape de son tour du monde historique commencé le 9 mars 2015. L’histoire retiendra donc que c’est le mardi 26 juillet 2016 qu’un frêle aéronef solaire de 2,3 tonnes à l’envergure (72 mètres) supérieure à celle d’un Boeing 747 a atterri à l’aéroport Al-Batten d’Abou Dhabi, finalisant un tour du monde en seize escales, mû grâce aux seuls rayons du soleil et sans une goutte de carburant fossile. Oh certes, tout n’a pas été simple pour le duo de pilotes André Borschberg et Bertrand Piccard, mais ils l’ont fait. «J’ai lancé le projet @solarimpulse en 2003 pour transmettre le message que les technologies propres peuvent réaliser l’impossible», a rappelé Bertrand Piccard.
Exploit technologique, performance humaine, mais après ? Quelles avancées technologiques issues de ce formidable laboratoire volant qu’est Solar Impulse 2 seront susceptibles de révolutionner notre quotidien énergétique ? Les 17 200 cellules photovoltaïques sur des panneaux solaires ultra-fins et ultralégers développés par SunPower pourraient trouver des applications dans le bâtiment où sur des structures gourmandes en énergie qui ne seraient pas en capacité de supporter de lourdes charges comme les drones solaires dans le secteur de la télécommunication. Les géants Facebook et Google seraient dit-on à l’affut des technos mises en place sur Solar Impulse 2. Et que dire des batteries de Solar Impulse 2 issues de la R&D de l’entreprise de chimie belge Solvay qui stockent plus d’énergie tout en limitant leur poids. Des débouchés commerciaux pourraient rapidement suivre
Côté aviation, Bertrand Piccard lance un pronostic : «Très bientôt, il y aura des passagers sur des avions électriques qui seront rechargés sur le sol. Toutefois, il faudra attendre avant d’en voir sur des avions solaires ». Ce qui n’empêche pas Bertrand Piccard d’appeler à rêver, tout en avançant son nouveau projet: la création d’un comité international des technologies propres pour conseiller les gouvernements et lutter contre le changement climatique. « Il n’y a qu’une seule façon d’échouer, c’est de ne pas essayer » aime-t-il à répéter.