En 2020, les régions françaises ont poursuivi leur transition énergétique notamment dans la production électrique renouvelable. Les projets portés ou initiés par des acteurs locaux (professionnels, collectivités, syndicats d’énergie) continuent de se développer et quatre régions métropolitaines (Auvergne – Rhône-Alpes, Occitanie, Grand Est et Provence-Alpes Côte d’Azur) ont couvert plus de 35 % de leur consommation électrique par une production renouvelable locale.
Cependant, la plupart des filières, dont notamment l’éolien et le photovoltaïque, ont connu un rythme de croissance insuffisant pour rester dans la trajectoire des objectifs assignés par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). La crise sanitaire, qui a fait de 2020 une année très particulière, n’explique pas à elle seule ces ralentissements. L’absence d’une vision cohérente et partagée ainsi que les freins administratifs expliquent ce retard pour l’éolien ; les obstacles à l’autoconsommation individuelle et collective celui du photovoltaïque.
Pour l’avenir, les régions disposent pratiquement toutes d’une orientation définie dans leur SRADDET, désormais le schéma principal d’aménagement des territoires, énergies renouvelables comprises. Le baromètre d’Observ’ER en fait une analyse précise. Les territoires se révèlent majoritairement ambitieux avec des objectifs affichés pour 2030 et 2050 mais la question se pose des moyens dont ils disposent pour les atteindre. « Notre analyse des SRADDET montre l’absence d’un cadre méthodologique commun mais aussi le manque de cohérence avec les objectifs nationaux, notamment ceux de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Ces observations rappellent celles faites sur les Schéma régionaux climat air énergie (SRACE) qui n’ont atteint que 60 % de leurs objectifs dans le domaine de l’éolien ou du photovoltaïque », a déclaré Vincent Jacques Le Seigneur, président d’Observ’ER.
Le focus du Baromètre 2020 sur le photovoltaïque montre en effet que la filière ne parvient pas à accroître son rythme de croissance. À fin septembre 2020, le parc raccordé photovoltaïque représentait 10 596 MW, soit 692 MW de plus qu’en décembre 2019. Cette croissance est très proche de celle observée l’an passé sur la même période (701 MW supplémentaires), aussi le constat fait l’an passé reste d’actualité : à ce rythme, la filière française du photovoltaïque ne parviendra pas à remplir ses objectifs à 2023 (20,1 GW) et encore moins à 2028 (entre 35,1 et 44,0 GW raccordés). Pour y arriver, il faudrait que le secteur multiplie par plus de trois sa dynamique et qu’il raccorde 3 GW chaque année. Une gageure au vu des performances passées, puisque la filière n’a installé que deux fois plus de 1 GW en une année, avec un record à 1,8 GW en 2011. Un sacré challenge à relever !