Tant attendu par la filière solaire, l’arrêté S21 a enfin été publié cet automne. Les répercussions sur l’activité vues par Alexandra Batlle du bureau d’études Tecsol ! Â
Plein Soleil : L’arrêté Pompili est en vigueur depuis le 9 octobre 2021. Quel signal cela envoie-t-il concrètement aux porteurs de projet ?
Alexandra Batlle : Concrètement avec cet arrêté, nous entrons dans les Trente Glorieuses du solaire. Nous allons assister à une massification du solaire notamment pour les projets entre 100 et 500 kWc qui ne sont plus mis en compétition via les fourches caudines des appels d’offre. La publication du S21  devrait également avoir des effets immédiats sur le développement des projets avec la sanctuarisation des tarifs à un niveau élevé sur les premiers trimestres, à l’instar de l’assouplissement de la règle du cumul de puissances sur 100 mètres (règle dite P+Q). Deux autres points me semblent être en capacité de stimuler encore davantage l’accélération du marché : la simplification de la procédure de demande de contrat d’achat exempte désormais d’exigence de caution mais aussi la lisibilité renforcée sur les implantations éligibles avec les ombrières, et les hangars, en plus des bâtiments.
PS : Quelles sont les autres dispositions de l’arrêté qui vont, selon vous, avoir un impact sur le marché photovoltaïque ?
AB : L’arrêté S21 pousse légitimement à privilégier l’autoconsommation avec vente du surplus versus la vente totale du fait du plafonnement à 1100 heures au tarif optimal. Question de rentabilité ! La possibilité de modifier la nature de l’exploitation qui permet par exemple de dérisquer les situations où l’autoproducteur quitterait le bâtiment d’implantation PV, est de nature à rassurer les maîtres d’ouvrage. L’allongement de la durée d’achèvement des projets de 18 à 24 mois est également une bonne chose en particulier dans un contexte de difficultés d’approvisionnement matériel. Le bémol, si bémol il y a, repose sur l’impossibilité de cumul des aides publiques sur le procédé PV. Cela peut être susceptible de brider l’élan des collectivités.
PS : Quel impact va avoir l’éligibilité de l’autoconsommation collective au guichet ouvert ?
AB : Il est évident que l’arrêté S21 lève de nombreux risques inhérents au principe même de l’autoconsommation collective. Le guichet ouvert permettra de débloquer plus immédiatement les projets. Il n’y a pas de doute que les consommateurs seront désormais au rendez-vous de cette révolution énergétique basée sur le partage d’une électricité propre, renouvelable et solidaire.