Agrivoltaïque : l’indépendance fruitière et énergétique peut-elle voir le jour en France ?

Se lancer dans la culture du kiwi rouge en France, c’est six années d’attente avant d’obtenir la première récolte. La culture de cette nouvelle variété qui plait tant aux consommateurs pour sa saveur exceptionnelle, peine à voir le jour. Pourtant, un acteur majeur de l’Agro-Alimentaire basé à Châteaurenard, possède une solution écologique, l’agrivoltaïque, qui pourrait s’adapter à plusieurs cultures et permettre l’indépendance fruitière et énergétique. Un projet équitable et d’actualité. Découverte !

Le groupe Peruzzo a découvert le kiwi rouge, lors d’un voyage il y a 3 ans. Cette nouvelle variété de kiwi, à la saveur gustative innovante, riche en vitamine C et en antioxydants, rassemble les meilleures caractéristiques des variétés de kiwi déjà existantes et plait énormément aux consommateurs pour son goût de fruits rouges sucré. Depuis, il entreprend de développer sa culture en France ; ayant à cœur de proposer aux agriculteurs et nouveaux producteurs, un projet « clé en mains » écologique, à très faible investissement : l’agrivoltaïque à savoir la possibilité de produire sous serre ou ombrières photovoltaïques. Mais la solution peine à voir le jour.

« Nous nous heurtons à des difficultés majeures »

“Nous avons découvert ce fruit, d’une saveur exceptionnelle, dont nous voulons développer la production en France, néanmoins nous nous heurtons à des règlementations en vigueur, qui ralentissent énormément le dispositif « clé en mains » que nous souhaitons proposer aux producteurs. En effet, pour le kiwi rouge, comme pour le kiwi jaune, il faut un minimum de deux années pour un permis de construire de serre, sans garantie d’obtention, et quatre années pour ensuite avoir une première récolte, donc une immobilisation de la terre agricole et pas de revenus durant au moins 6 ans. Cela décourage les producteurs. De plus, il existe aussi beaucoup de freins sur les PLU et sur les PPRI. Dans le contexte actuel, il est plus que d’actualité de se pencher sur notre indépendance énergétique, les députés européens en parlent mais qu’en est-il sur le terrain ? Nous nous heurtons à des difficultés majeures pour mettre en place ces projets. Que peut-on faire ? Nous avons reçu une cinquantaine d’appel de producteurs qui souhaitent planter du kiwi rouge et jaune pour n’avoir à ce jour que deux projets aboutis, les délais ont fait fuir les autres » explique Sylvain Colleville, directeur du développement et de la production pour le groupe PERUZZO.

Avantages agricoles et énergétiques

Alors que le coût des investissements des structures pour les arboriculteurs a augmenté de l’ordre de 40%, et que le coût des produits phytosanitaires pour protéger les fruits des intempéries s’envolent, l’agrivoltaïque permettrait de répondre aux deux problématiques ; une solution dont les avantages sont doublement bénéfiques à la fois pour l’agriculture et pour le développement de l’énergie verte. Côté agriculture, la production sous serre ou ombrières photovoltaïques permet :

• L’implantation de nouvelles variétés de fruits sur le territoire français (kiwi rouge, avocat…)

• Une protection robuste, adaptée contre les épisodes de pluie, de gel, de grêle et de vent et une production sereine pour les fruits les plus fragiles ;

• Une réduction des intrants ;

• Une récolte possible même les jours de pluie (cerises, abricots,.. ) ;

• Une facilité de tuteurage ou de palissage ;

• Un coût de structure et de plantation financé en partie ou intégralement par la vente d’électricité.

Du côté énergétique, les avantages sont également multiples :

• Coût de production du kWh inférieur au coût des autres énergies (nucléaire, gaz, charbon)

• Energie renouvelable et non polluante.

• Facilité de raccordement au réseau.

Le dispositif permettrait de développer de nouvelles cultures fruitières françaises pérennes et rentables pour les producteurs, tout en profitant des surfaces agricoles pour produire en quantité de l’énergie verte. « Dans le contexte actuel il me semble irresponsable de passer à côté, il faut simplifier au maximum les procédures de permis de construire au même titre que les filets paragrêles. Je souhaiterais que l’on se mette autour d’une table et que l’on trouve une solution pour ne pas perdre deux ans » conclut le chef d’entreprise.

 

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