Mercredi 12 février, le gouvernement a rendu public un projet d’arrêté visant à baisser le soutien de l’État aux petites et moyennes installations photovoltaïques sur toiture. Il vise ainsi à diviser par trois, dès cette année, le prix auquel le surplus de l’électricité produite par les installations solaires des foyers français sera racheté. Quelles conséquences, pour les consommateurs comme pour la filière ? Décryptage par Vincent Maillard, président d’Octopus Energy France.
« On peut comprendre que, dans l’urgence actuelle, l’État décide de mettre fin à un système qui lui cause une hémorragie financière qui aurait pu se chiffrer en dizaines de milliards d’euros, tout en désincitant les Français à optimiser leur consommation. On doit même s’en féliciter. Mais l’autoproduction à domicile et l’autoconsommation ont un rôle éminent à jouer dans la transition énergétique et cette décision soudaine risque d’impacter les projets d’installation de beaucoup de Français (et donc d’affecter de nombreux emplois dans la filière).
Aujourd’hui, les moyens existent pour inciter les foyers à consommer leur propre production, en minimisant ou optimisant le recours au réseau. Cela passe bien sûr par de l’optimisation locale (faire fonctionner son chauffe-eau – et demain sa pompe à chaleur – quand il y a du soleil par exemple), mais aussi par la démocratisation de systèmes couplant solaire et flexibilité grâce aux batteries à domicile. Bien utilisées, ces batteries permettront de réduire les besoins d’investissements dans les réseaux (en tirant sur le réseau électrique quand celui-ci est en surplus de production et en y réinjectant de l’énergie quand il est tendu).
C’est cette réflexion que l’État doit mener rapidement, après avoir tourné la page du mécanisme actuel : l’aide à l’installation de batteries résidentielles pilotables. Il s’agit là d’une réelle opportunité pour rendre le système énergétique plus flexible et résilient tout en optimisant les dépenses du pays ! »