Alors que la loi de finances présentée le 29 septembre a entériné la baisse du crédit d’impôt de 50 à 25% pour les installations photovoltaïques aux particuliers à compter du même jour, certains professionnels ressentent d’ores et déjà le contrecoup de ces mesures annoncées en cette fin d’été. Ainsi Sébastien Tripogney dont la société Plein Solaire, installée en Gironde, est spécialisée dans la vente de systèmes PV aux particuliers, ne cache pas son inquiètude. « Depuis la mi-septembre, 50% des commandes que j’avais passé avec des clients ont été annulés à savoir une grosse dizaine. La clause d’annulation dépend de l’acceptation du crédit. Vu le contexte, ils ne vont même plus voir leur banquier. Ils abandonnent le projet » regrette le chef d’entreprise.
Les clients disent avoir peur et souhaitent tout arrêter. « Cette perte de confiance est impressionnante et démesurée. Les particuliers évoquent la baisse des tarifs alors qu’ils ne sont même pas concernés. Il y a confusion. Nous sommes dans un grand n’importe quoi » poursuit Sébastien Tripogney. Les artisans du solaire sont un brin désabusés par la tournure des événements. « Nous sommes dans le flou total. Nous naviguons à vue. Rien n’est écrit officiellement. On apprend tout par la presse. Pour moi, le crédit d’impot de 50% demeure jusqu’au 31 décembre » se persuade David Dumas, patron d’Heliotherma dans l’Aude, qui a tout de même sécurisé ses commandes aux particuliers.
Par ces mesures prises à la dérobé, sans publication de texte officiel, le gouvernement lance un encouragement aux professionnels à bidouiller les devis et les factures pour garder des clients qui auraient tendance çà s’évaporer sans cela. Car d’ores et déjà , les fournisseurs de kits ressentent une baisse des commandes. Certains installateurs plus fragiles que d’autres en sont à évoquer le dépôt de bilan. « Agir comme le fait le gouvernement, c’est la mort des artisans du solaire. Seules les grosses sociétés résisteront à ce traitement de choc » conclut Sébastien Tripogney.