L’annonce de la mise en place de taxes à l’importation des capteurs solaires chinois a éclairé d’un jour nouveau « l’axe franco-allemand » dans le domaine des énergies renouvelables.
Alors que la création d’un « Office franco-allemand des énergies renouvelables » venait d’être annoncée par les ministres de l’environnement des deux pays, les positions sur la question des taxes douanières des produits chinois sont diamétralement opposées. Et pour montrer que le message a bien été perçu à Pékin: en guise de riposte, la Chine enquête sur les avantages qu’auraient reçus les vins européens, ce qui impacte en priorité les vins français.
Selon l’AFP « Le gouvernement allemand a estimé que la décision de la Commission européenne de taxer les importations de panneaux solaires chinois était une erreur et a appelé à un dialogue intensif avec Pékin.
L’Allemagne a toujours clairement dit que nous, le gouvernement, privilégions le dialogue et non la confrontation, a déclaré sur la chaîne de télévision allemande ARD le ministre allemand de l’Economie, Philipp Rösler, qualifiant la mesure provisoire de Bruxelles de grave erreur.
L’objectif devrait être d’empêcher dans tous les cas une guerre commerciale, qui s’étendrait à bien davantage de secteurs que le seul secteur du photovoltaïque, a-t-il ajouté.
Le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, a réaffirmé que Berlin était sur la même longueur d’onde que le gouvernement chinois et qu’ils aspiraient à une solution à l’amiable, lors d’un point presse régulier.
En recevant à Berlin fin mai le Premier ministre chinois Li Keqiang, la chancelière Angela Merkel avait en effet déclaré vouloir faire tout, pour trouver une solution par la discussion. »
Du coté des organisations professionnelles, Enerplan, le syndicat de l’énergie solaire, a estimé que la décision de taxer les importations de panneaux solaires chinois n’était pas suffisante et réclamé d’autres mesures pour aider les industriels européens.
Pour Thierry Mueth, président d’Enerplan, il est urgent d’aboutir à un accord politique avec la Chine, pour un développement sans dumping de l’industrie solaire dans le monde, alors que les industriels européens sont bien positionnés en termes de qualité et d’innovation.
Par ailleurs, il a réclamé qu’au niveau national, le gouvernement français mette fin à la baisse régulière des prix d’achat de l’électricité solaire, et organise des appels d’offres significatifs, pour que les industriels puissent faire fonctionner leurs usines et que l’ensemble de la filière survive jusqu’à la mise en Å“uvre de la transition énergétique.