En ces temps de crise économique, nous voudrions vous apporter quelques bonnes nouvelles : il existe en France une filière économique qui a créé plus de 20 000 emplois et investi des centaines de millions d’euros pour créer des dizaines d’usines sur le sol français. Cet effort considérable a été une fois de plus réalisé par des dirigeants de PME et d’ETI et ce, en à peine 30 mois ! Mais notre travail n’est pas fini dans cette guerre économique qu’est la mondialisation, nous ne pouvons pas relâcher nos efforts. Les perspectives du marché mondial sont gigantesques avec 30 GW annuels, soit près de 100 milliards de dollars en 2012, et ce n’est qu’un début !
Pour faire de cette filière française une filière capable d’exporter dans le monde entier, nous devons investir des sommes colossales dans les prochaines années. Ainsi, ce sont près de 500 millions d’euros qui devraient être investis en 2011 par nos sociétés, notamment pour le développement de la filière amont, en particulier la fabrication des cellules. Pour réaliser ces investissements, nous avons besoin d’un marché national suffisamment important, mais surtout stable et pérenne. Vous comprendrez aisément que le moratoire sur l’énergie solaire, qui a conduit à diviser par deux nos carnets de commandes, et geler toute action de développement pendant trois mois, nous enlève toute visibilité et bloque l’ensemble de nos projets industriels. Cette décision prise dans la précipitation par nos ministères de tutelle, nous fait perdre un temps précieux dans cette course mondiale à la performance.
Alors OUI, Mesdames et Monsieur les Ministres, il existe des solutions, et NON la France n’est pas condamnée à perdre ses usines. Mais si aujourd’hui nous vendons des avions dans le monde entier, c’est qu’il y a vingt ans nos dirigeants politiques ont été visionnaires et ont eu le courage d’investir pour créer une vraie filière industrielle. Nous attendons cette même vision et ce même courage de votre part.
Les discussions avec le gouvernement sur l’avenir du marché photovoltaïque ont repris et l’AIPF y prend part. Cependant, il y a des choix politiques qui ne relèvent pas de la concertation telle qu’elle a été organisée. Il est nécessaire que le gouvernement soit à l’écoute de notre industrie pour renforcer cette filière novatrice et exportatrice. C’est la raison pour laquelle nous sollicitons un entretien avec vous, Mesdames et Monsieur les Ministres, afin de vous exposer nos propositions. Veuillez agréer, Mesdames et Monsieur les Ministres, l’expression de notre très haute considération.