Les installateurs de modules solaires en France souhaitent que la filière solaire perdure en Europe. Tel est le résultat de la nouvelle étude d’Europressedienst. Ainsi, 96,9 % des personnes interrogées ont indiqué qu’ils trouvent l’avenir de l’industrie solaire « important » ou « très important ». En mars, le prestataire d’information allemand Europressedienst a interrogés des installateurs dans tous les 27 pays membres de l’Union européenne sur leur avis. Les sujets étaient l’avenir de l’industrie solaire et la compétition à bas prix de Chine.
Dans l’Hexagone, 65,5 % des installateurs trouvent défendable la plainte actuelle de la Commission Européenne contre le dumping et les subventions illégitimes chinois. Si la Commission Européenne parvenait à prouver que les entreprises chinoises utilisent des pratiques provoquant une distorsion de la concurrence, pas moins de 78,2 % des installateurs en France jugeraient appropriés les droits de sauvegarde. Ce pourcentage est disproportionné par rapport à la moyenne européenne de 65% des installateurs qui considèrent comme justifiés les droits de sauvegarde. Cela est dû au fait que la production industrielle française ‐ par rapport à d’autres pays en Europe ‐ est en déclin depuis longtemps.
Les réactions des installateurs de la France aux mesures anti‐dumping et une hausse de prix en conséquence sont à l’avenant : Avec 68,8 %, la grande majorité des installateurs français ne s’attend à aucun effet sur leur entreprise. Environ un cinquième ont exprimé le désir, en cas d’imposition des droits de douanes, de changer de politique d’approvisionnement et de vendre moins de modules chinois. Dans le sondage, aucun installateur n’a répondu qu’il lui faudrait fermer son entreprise dans ce cas. Comme raison avancée pour l’avantage des prix chinois, 50,1 % ont indiqué les subventions par l’état chinois et 59,4 % trouvent que c’est le meilleur accès au capital.
« Le processus de la Commission est justifie étant donné que c’est une question d’égalité. Il est essentiel que tout le monde puisse travailler sous les mêmes conditions », explique François Rivière, installateur à Adiwatt. « La survie de l’industrie européenne est important pour les installateurs, parce que pour nous, c’est plus facile avec les produits européens et leur garantie de réaliser un bon service après‐vente ». « Les installateurs français de photovoltaïques semblent patriotiques vis‐à ‐vis des importations chinoises, en cas d’aide publique avérée des fabricants chinois, ils trouvent à près de 80% appropriées les mesures douanières aux frontières de l’Union européenne. En revanche, ils semblent relativement mal évaluer l’impact de cette mesure sur le marché et leur entreprise, estimant pour près de 70% d’entre eux que cela n’aurait pas d’impact sur leur activité. La rehausse conjoncturelle du prix des modules n’est pourtant pas neutre à court terme dans le développement du marché, surtout avec un tarif d’achat qui baisse tous les 3 mois. Le patriotisme des installateurs est signal positif pour l’industrie européenne», dit Richard Loyen, délégué général du Syndicat des professionnel de l’énergie solaire Enerplan.