Le CSE a donc voté ce mardi 13 novembre la suppression de la baisse de 20% du tarif T5 proposé par le nouveau projet d’arrêté fixant les tarifs photovoltaïques. « Le CSE a fait preuve de sagesse. Reste que son avis n’est que consultatif, le gouvernement peut passer outre. Il a d’ailleurs donné un avis défavorable » confirme Raphaël Claustre, directeur du CLER. « Le gouvernement s’entête à vouloir supprimer le développement de centrales solaires au-delà de 100 kW, pour mieux contrôler le développement parcimonieux des centrales via les AO ! » s’insurge pour sa part Richard Loyen, délégué général d’Enerplan.
Il n’en demeure pas moins vrai que cette proposition prise en catimini fait tâche à la veille d’un grand débat citoyen sur la transition énergétique, justement basé sur la concertation. Sur le principe, elle se révèle particulièrement spécieuse. C’est aussi pour cela que le gouvernement pourrait être poussé à faire marche arrière. En off, des conseillers politiques de l’actuelle majorité gouvernementale encourageraient même les professionnels de la filière photovoltaïque à ne pas relâcher leurs efforts. « Un retrait n’est pas impossible. Ils n’ont pas encore tranché. Rien n’est perdu et cela vaut encore le coup de vous battre » entend-on dans les couloirs. « Il importe de continuer la discussion avec les cabinets et l’administration (DGEC), et de continuer le plaidoyer sur nos propositions » persiste Richard Loyen.
Cette séance au CSE a également été l’occasion de comprendre les réelles prédispositions d’une certaine administration française à l’égard du solaire photovoltaïque. Un commissaire du gouvernement a ainsi admis que le tarif T5 avait été mis en place, à l’époque à 12 centimes d’euro le kWh, pour être dissuasif et ne pas être utilisé. Le comble de l’hypocrisie ! « Cependant même avec ce tarif très bas, le ministère n’a pas été tranquille très longtemps. La compétitivité du photovoltaïque s’est accrue avec une telle célérité que des projets ont réussi à se monter sur cette base. C’est aussi ce que je retiens, cette capacité d’adaptation du photovoltaïque qui parvient à s’imposer alors même qu’on lui met des bâtons dans les roues » s’enthousiasme Raphaël Claustre. Une résilience qui a cependant ses limites : -20% le coup de grâce.