Les vacances, ça sert aussi à cela. Se cultiver, lire, se régénérer l’esprit pour trouver de nouvelles idées. Prenez Arnaud Montebourg par exemple, ministre du Redressement productif. N’a-t-il pas affirmé dimanche 19 août à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire) devant un petit millier de militants réunis pour la 40e édition de la Fête de la Rose, que le projet des socialistes au gouvernement était de conduire la France sur la route de la Troisième révolution industrielle, concept éponyme du livre de Jérémy Rifkin, économiste, essayiste, conseiller politique et activiste américain, spécialiste de prospective économique et scientifique ? On sait dont quelle a été la lecture estivale d’Arnaud Montebourg pendant ses vacances ! Et il est des indices qui ne trompent pas.
Quid de cette Troisième révolution industrielle ? Il s’agit selon le ministre de la rencontre entre les énergies renouvelables et les technologies numériques, a-t-il dit, assurant que cette révolution, alliage de l’autorité et de l’audace, va créer des emplois nouveaux, des produits nouveaux et des objets nouveaux. Jérémy Rifkin serait-il devenu le nouveau « spin doctor » du ministre du redressement productif ? Son livre développe en effet la thèse d’une troisième révolution industrielle que l’auteur appelle de ses vÅ“ux-, un nouveau paradigme économique qui va ouvrir l’ère post-carbone, basée notamment sur l’observation que les grandes révolutions économiques ont lieu lorsque de nouvelles technologies de communication apparaissent en même temps que des nouveaux systèmes énergétiques (hier imprimerie/charbon ou ordinateur/ ; aujourd’hui Internet & les énergies renouvelables).
Cela dit et toujours selon Jérémy Rifkin, la transformation de l’économie va bien plus loin qu’un changement des régimes d’énergies et des technologies de communication. C’est un transfert de l’énergie à chaque niveau de la société, à des millions de petits producteurs, générant leurs propres énergies renouvelables et échangeant les surplus à travers des continents entiers. Cette « démocratisation de l’énergie » à des implications profondes sur l’organisation de la société, de la politique et de l’économie. Ce qu’on peut appeler un « capitalisme distribué », un principe qui n’a pu que séduire Arnaud Montebourg. Infléchira-t-il pour autant sa position très ferme sur le développement du nucléaire comme socle du redressement productif français ? L’avenir le dira !
On pourra se référer à la note que nous avions consacrée à l’occasion de la sortie de ce livre, dans le magazine « Plein Soleil » ainsi que l’interview que J. Rifkin avait donné à la radio Le Mouv’.
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