Fondée en 2005 par Alain Samson, (accompagné de son Directeur Général, Christophe Dumas), patron des Transports Malherbe numéro 5 français du transport qui compte près de trois mille cinq cents salariés, Samsolar a développé de nombreux projets d’énergies renouvelables avant de se spécialiser en 2019 dans l’agrivoltaïsme. Pour les responsables du groupe, pas de doute, l’avenir du solaire photovoltaïque passe désormais par l’agriculture…
Au début des années 2000, Alain Samson, grand patron français du secteur des transports installé à Caen dans la Calvados, diversifie ses activités en investissant dans le développement des énergies renouvelables. Un secteur porteur plein d’avenir pour un entrepreneur qui ne cache pas son appétence pour le secteur des énergies propres ! En 2005, il crée Samsolar, accompagné de son Directeur général, Christophe Dumas, bien décidé à participer à la transition énergétique du pays.
Une des premières serres solaires françaises
Dès le départ, comme une intuition, Samsolar s’intéresse à l’agrivoltaïsme en développant l’une des toutes premières serres françaises de culture solaire de 2000 m². Vous avez dit pionnier ! « Les temps de développement très longs et les politiques tarifaires à la baisse de l’époque ont donné un coup de frein à cette activité pourtant porteuse de sens » regrette Christophe Dumas, directeur général de Samsolar. Cette première expérience représente cependant les premières fondations de l’entreprise dans l’agrivoltaïsme, un socle inébranlable loin d’insulter l’avenir. Dans cette fin des années 2000, l’entreprise développe des activités dans l’éolien, l’hydro électricité, la méthanisation et bien sûr l’énergie solaire. Elle se lance dans les hangars photovoltaïques auprès des agriculteurs. Une activité qui sera fortement secouée par le moratoire de 2010 et qui sera cédée en 2012 ! Très agile et réactive, Samsolar reprendra quelques années plus tard la construction des hangars à laquelle s’ajoutera le développement des ombrières de parking. Par son agilité et sa flexibilité, l’entreprise s’adapte au fil des ans à un marché solaire erratique et fluctuant.
« Une filière agrivoltaïque pérenne saura soutenir la mutation incontournable du secteur agricole »Â
Le nouveau tournant sera pris en 2019, juste avant la période Covid. Samsolar opte définitivement pour l’agrivoltaïsme. Comme une évidence, arguments à l’appui. « L’équation est simple. Pour sauvegarder sa souveraineté énergétique, la France doit produire à horizon 2035 pour 100 GW d’électricité verte. Sur quel foncier, avec quelle énergie ? Cela ne se fera pas que sur les toitures et les parkings. En termes d’acceptabilité versus l’éolien qui crispe les acteurs du territoire, l’agrivoltaïsme nous semble, et de loin, être la technologie la plus prometteuse. Et nous visons l’ensemble des branches de l’agriculture. Nous croyons fermement qu’une filière agrivoltaïque pérenne saura soutenir la mutation incontournable du secteur agricole » poursuit Christophe Dumas. Pour ce faire, la société s’est staffée et compte désormais près de 80 salariés dont des ingénieurs PV, des ingénieurs agronomes, des géographes, des juristes… Depuis la serre solaire des commencements, Samsolar a creusé son sillon agrivoltaïque. Sur le domaine viticole de CVO appartenant au groupe, à Cruscades, dans l’Aude, Samsolar a installé en partenariat avec SunAgri une technologie d’agrivoltaïsme dynamique sur vignes avec un nouveau cépage enté. Cette centrale de 6 MWc, plus grande centrale agrivoltaïque dynamique sur vignes en exploitation en France, a été raccordée il y a un an au printemps 2024 dans une belle synergie entre plante et solaire, la protection contre les aléas climatiques en climax de l’usage.
Huit cents acteurs du monde agricole font confiance à Samsolar
Depuis 2019, Samsolar a investi plus de 30 millions d’euros dans l’agrivoltaïsme. La société drômoise a d’ores et déjà déposé près de 700 MW de projets avec permis de construire en bonne et due forme. Après une très bonne expérience lors du salon de l’agriculture, Samsolar revendique un portefeuille de plus de huit cents acteurs du monde agricole qui lui ont attribué leur confiance. Si parmi ces projets on note des sites, essentiellement dans le sud-est, dédiés à l’arboriculture, la viticulture ou la serre de culture du maraîchage très techniques et à forte contraintes patrimoniales, le gros de l’activité de Samsolar se situe dans les ombrières d’élevage dynamique avec un axe à 60° pour ne pas scléroser le terrain et pour accroître le bien-être animal mais aussi dans les grandes cultures via des claustras solaires brise vent. « Nous travaillons beaucoup sur l’acceptabilité des projets via de nombreuses études d’impact et de terrain, des carottages et la continuité de la biodiversité. Nous contribuons à l’architecture des territoires de demain. La carte postale des paysages, ce que l’œil embrasse du regard, évolue » précise le directeur général géographe.
« Il y a comme un sentiment de moratoire sur la filière agrivoltaïque »
Pour un acteur développeur qui a pris la décision ferme de se lancer dans l’agrivoltaïsme, l’actualité présente n’est pas source à rassurer avec notamment cette proposition de loi avec un seuil à 10 MW et un taux de couverture de 30% par crainte de site démesuré qui ne sied pas vraiment à la philosophie de Samsolar, même si les dirigeants de l’entreprise se disent rompus aux aléas de la filière depuis le temps. « Il y a comme un sentiment de moratoire sur la filière agrivoltaïque avec cette proposition de loi et ces seuils de puissance. L’objectif n’est-il pas au départ d’éviter le mitage des paysages ? Avec cette loi, c’est l’inverse qui va se produire. Nous aurons une multiplicité de petits sites autour des postes sources, en décorrélation totale avec la structuration du réseau électrique français » interroge Christophe Dumas. Le gouvernement devrait faire confiance au développeur sur ces sujets. La puissance installée dépend de la nécessité du projet agricole, du raccordement et de ses coûts induits, des enjeux environnementaux, du SDIS et différentes contraintes encore. Et puis quid du partage de la valeur à l’heure où le monde agricole est en souffrance ? Petit site est synonyme de moindre valeur ajoutée. « Plus nous dégagerons de moyens sur les projets et plus les avantages liés au bon fonctionnement de l’exploitation seront significatifs » conclut Christophe Dumas. Cette année, Samsolar a vingt ans, l’année idéale pour continuer de faire rimer la terre avec le solaire…      Â
Encadré
Samsolar en quelques chiffres
80 collaboratrices et collaborateurs
20 années d’expérience
400 projets agriPV en développement
200 M€ Fonds propres avec le groupe Samfi-Invest