Sondage Ifop pour Hexagone : entre nucléaire et EnR, les Français n’arrivent pas à choisir pour assurer l’avenir de la France

Alors que le second quinquennat d’Emmanuel Macron est marqué par une relance de la production d’énergie nucléaire, le contraste est frappant avec le début de son premier mandat, incarné par la fermeture de la centrale de Fessenheim. Un sondage Ifop pour l’observatoire Hexagone met en lumière ces hésitations dans une enquête réalisée du 28 au 30 janvier 2025 auprès d’un échantillon de 1000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Ainsi, pour les Français, les énergies renouvelables ont un rôle important à jouer dans l’avenir énergétique du pays, au même titre que le nucléaire, qui conserve leur confiance pour garantir l’indépendance de la France.

 

En 50 ans, les tensions entre le développement des énergies renouvelables et celui de l’énergie nucléaire s’affichent dans l’opinion des Français

 

Interrogés à 50 ans d’intervalle sur une même question, les Français ont profondément changé de regard sur l’énergie qu’ils jugent la plus porteuse d’avenir pour la France. Alors qu’en 1974 (au début du choc pétrolier), la moitié d’entre eux (50 %) citaient le nucléaire comme l’énergie la plus prometteuse, ils ne sont plus qu’un tiers aujourd’hui (32 %). Cette forte baisse de 18 points en cinquante ans inverse la tendance au profit des énergies renouvelables : 46 % des Français citent aujourd’hui une énergie renouvelable, contre 20 % en 1974, à une époque où les technologies dans ce domaine en étaient à leurs débuts. La progression concerne principalement l’énergie solaire (29 %, +17 pts), loin devant l’énergie éolienne (6 %, +5 pts) et l’énergie hydraulique (3 %, -1 pt).

 

Pour l’avenir, la moitié des Français privilégie plutôt les énergies renouvelables et l’autre moitié penche plutôt pour le nucléaire.

 

La moitié des répondants souhaitent aujourd’hui que la France poursuive sa transition énergétique en privilégiant les énergies renouvelables (51 %), au détriment de l’énergie nucléaire. À l’inverse, un quart (24 %) préfèrent conserver l’équilibre actuel, c’est-à-dire une production énergétique encore largement fondée sur le nucléaire, tandis que 25 % souhaiteraient que l’énergie nucléaire soit davantage privilégiée.

 

Hommes âgés pour le nucléaire, jeunes femmes pour les renouvelables ? Le clivage générationnel et de genre se révèle dans le choix des énergies d’avenir.

 

Ces résultats globaux masquent toutefois des réalités très contrastées selon les segments de la population. Les femmes et les moins de 35 ans souhaitent majoritairement que la France privilégie les énergies renouvelables, tandis que les hommes et les personnes âgées de 65 ans ou plus se montrent plus partagés. Ainsi, ces derniers continuent de considérer le nucléaire comme la principale énergie d’avenir, respectivement 48 % et 45 %, contre 32 % en moyenne parmi les Français, là où les femmes et les plus jeunes placent avant tout leurs espoirs dans les énergies renouvelables.

 

Des énergies fossiles « hors-jeu » ? L’énergie solaire au top

 

Les énergies fossiles pâtissent d’une image très dégradée en matière de souveraineté énergétique. Ainsi, 59 % des répondants déclarent ne pas faire confiance au pétrole pour assurer l’indépendance énergétique de la France (dont 29 % ne lui font « pas du tout confiance »), et 68 % expriment une défiance à l’égard du charbon (dont 43 % « pas du tout confiance »). À l’inverse, les Français accordent majoritairement leur confiance à l’énergie solaire (79 %, dont 28 % « tout à fait confiance »), à l’énergie hydraulique (71 %, dont 20 %) et même à l’énergie nucléaire (65 %, dont 23 %). Une confiance étendue, mais répartie entre différentes sources, ce qui éclaire les hésitations actuelles sur l’orientation énergétique à privilégier pour l’avenir.

 

Encadré 

À propos d’Hexagone

Créé en 2024 par François Pierrard, ancien consultant chez McKinsey et ex-cadre du groupe Renault, Hexagone est un observatoire publiant des données factuelles et sourcées sur les grands thèmes de société. À la croisée des chemins entre un média, un institut de sondage et un think-tank, Hexagone publie des dossiers thématiques, des articles et des études scientifiques, pour éclairer le débat public. Par le biais de formats adaptés à chaque canal d’information, les chiffres récoltés sont centralisés de manière pédagogique et didactique sur le site internet de l’observatoire.

 

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