Edito/Los Angeles, le brasier de la géhenne dans la Cité des Anges

« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Cette petite phrase de Jacques Chirac en ouverture de son discours devant l’assemblée plénière du IVème Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 à Johannesburg en Afrique du Sud est devenue apophtegme, à savoir une parole mémorable qui résume une pensée de grande portée, attribuée à une personnalité remarquable des temps anciens.

Cette déclaration de Jacques Chirac faisait bien sûr référence au réchauffement climatique mais aussi à l’indifférence des habitants de la Terre face à cette catastrophe. Depuis quelques jours pourtant, difficile de regarder ailleurs. Toutes les caméras du monde sont braquées sur Los Angeles en flamme, et sur des quartiers symboles du rêve américain comme Pacific Palisades ou Brentwood. Et le rêve américain de tourner au cauchemar ! Même pour les stars d’Hollywood et pour les célébrités françaises expatriées à L.A, du clan Bruel, à la famille Halliday en passant par l’artiste oscarisée Marion Cotillard et consorts… toutes, horresco referens, à l’évocation des brasiers.

Ce focus sur cette catastrophe absolue qui touche l’une des villes les plus mythiques du monde sera-t-il enfin le déclic pour reconnaître que rien ne tourne plus vraiment rond sur cette planète ? Que même les plus fortunés et leurs dollars ne pourront rien contre ces dérives du climat qui mettront à mal tous les écosystèmes terrestres et leurs habitants. SOS de terriens en détresse !

Et pourtant. Donald Trump, futur président des Etats-Unis n’a pour sa part pas pris la mesure des défis à relever en bon climatodénialiste. Au lieu de voir la réalité en face, il a lancé une nouvelle attaque contre Gavin Newsom, gouverneur de l’Etat de Californie qu’il abhorre, alors que les pompiers luttent contre les incendies qui font rage à Los Angeles. « Les incendies font toujours rage à Los Angeles. Les politiciens incompétents n’ont aucune idée de la manière de les éteindre. Gavin Newsom voulait protéger un poisson sans valeur, appelé éperlan, en donnant moins d’eau à la Californie (cela n’a pas fonctionné!), sans se soucier du peuple californien! » a déclaré Donald Trump, sur son réseau Truth Social. Lunaire et inquiétant où quand la dystopie devient réalité…

Dans le même temps, l’actualité nous apprend que 2024 est la première année au-dessus du seuil de 1,5°C de réchauffement, avec une température moyenne à la surface de la planète supérieure de 1,55°C. Vous savez ce fameux 1,5°C, celui que les Accords de Paris ont sanctuarisé sur la base de cette injonction planétaire à savoir « maintenir l’augmentation de la température mondiale « nettement en dessous » de 2 °C d’ici à 2100 par rapport aux niveaux préindustriels et poursuivre les efforts en vue de limiter cette augmentation à 1,5 °C ». Avec plus de 75 ans d’avance nous y voilà ! Des calamités de Los Angeles au dépassement anticipé des 1,5°C, on ne marchande pas avec les coïncidences…

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