Énergie Partagée, tête de réseau de la transition énergétique citoyenne en France, annonce aujourd’hui les conclusions d’un travail de co-construction mené pendant un an avec plus de 70 acteurs du mouvement dans toute leur diversité. Centrés sur la phase cruciale du développement des projets citoyens d’énergie renouvelable, ces travaux ont abouti à des recommandations concrètes et à l’ajout de deux nouveaux critères au Label Énergie Partagée, le seul label qualité dans le secteur des énergies renouvelables.
Soutenu par l’Ademe, ce label distingue les démarches de développement d’énergie renouvelable particulièrement vertueuses pour les territoires. Il évalue les projets selon 12 critères détaillés répartis sur cinq axes essentiels : intérêt territorial, dynamique locale, finance éthique et citoyenne, gouvernance partagée, et écologie.
Le développement, une phase cruciale pour les projets citoyens d’énergie renouvelable
Maîtrisés et co-financés par des groupements d’habitant·es et de collectivités, les projets citoyens d’énergie renouvelable concrétisent une réappropriation locale de la production d’énergie, au service de la transition énergétique. Ils mobilisent l’épargne de proximité et font bénéficier leur territoire des retombées économiques et des impacts sociaux positifs générés. La phase de développement des projets citoyens d’énergie renouvelable est donc cruciale : c’est là que se joue une grande partie de la définition et de la configuration des projets. C’est là aussi que se détermine le niveau de leur “ambition citoyenne” au regard des critères du Label Énergie Partagée. Pour Arno Foulon, responsable des expertises et du Label Énergie Partagée, « outiller les porteurs de projets pour mener au mieux cette phase du développement, c’est faciliter l’essaimage de nouveaux projets d’énergie citoyenne, et c’est aussi renforcer le label Énergie Partagée, qui est aujourd’hui, dans le secteur des EnR, le seul à garantir la qualité des projets pour les territoires qui les accueillent et les citoyens qui y investissent ».
Renforcement du Label Énergie Partagée : deux nouveaux critères pour associer au mieux le territoire
Depuis sa création, le Label Énergie Partagée est unanimement salué comme un outil robuste, grâce à ses critères exigeants, qui garantissent des projets de qualité, véritablement ancrés dans les territoires et leur bénéficiant concrètement. Ce processus de co-construction a permis de consolider le Label Énergie Partagée, en édictant deux nouveaux critères qui viennent compléter le référentiel détaillé (la “Boussole de l’énergie citoyenne”) sur lequel s’appuie ce label de référence :
- Des moyens pour mobiliser les habitants dès la phase de développement
Dans certaines situations, les habitant·es n’ont pas la possibilité d’investir directement dans le projet, en tout cas au moment où la labellisation du projet est examinée. En vertu d’un nouveau critère, les porteurs de projet doivent alors dédier des moyens suffisants pour mobiliser les habitants dès le développement du projet. L’objectif est de contribuer à l’émergence ou au développement d’un collectif d’habitant·es, susceptible de rejoindre la gouvernance du projet.
- Rechercher activement le soutien des collectivités d’implantation
La vocation même des projets citoyens d’énergie renouvelable est d’associer leur territoire d’implantation à la réalisation du projet, et qu’il bénéficie des retombées positives, sur les plans économique et social. Un nouveau critère a été ajouté pour inciter les porteurs de projet à informer et à dialoguer avec les collectivités locales dès les premières étapes de développement, afin de rechercher leur soutien et de lever leurs objections éventuelles.
Selon Arno Foulon, « ces nouveaux critères démontrent à nouveau la plus-value du label Énergie Partagée, à la fois pour les porteurs de projet et pour les territoires sur lesquels ils agissent. En poussant les projets citoyens à nouer dès le départ des liens avec les habitants et les collectivités pour s’ancrer localement, nous incitons chaque projet à prendre encore mieux en compte les réalités et les attentes de son territoire ».
Encadré
Une démarche collaborative inédite pour continuer d’outiller le développement des projets citoyens
Lancée en septembre 2023, cette démarche (dite du “bac à sable du développement”) portée par Énergie Partagée a permis aux acteurs du mouvement de travailler ensemble sur les enjeux les plus complexes du développement des projets EnR citoyens. Un cycle de cinq ateliers a mobilisé 70 personnes pour un total de 140 participations., « Nous avons examiné 19 retours d’expériences, en analysant ensemble des situations complexes rencontrées lors de la phase de développement », déclare Arno Foulon, qui se réjouit d’avoir pu mettre autour de la table des acteurs aussi divers que des collectifs de citoyens, des structures régionales d’accompagnement des projets citoyens, des collectivités et leurs sociétés d’économie mixte (SEM) dédiées au développement territorial de projets EnR, les équipes d’Énergie Partagée, ainsi que des partenaires privés comme des développeurs EnR.